Mercredi, près de 50.000 habitants ont quitté la ville de Gaza, selon l'armée israélienne, portant à 72.000, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'Onu (Ocha), le nombre de personnes parties depuis le 5 novembre, date à laquelle le “couloir d’évacuation” a ouvert quelques heures par jour pour permettre l’évacuation des civils.
Cependant, des centaines de milliers d'autres habitants se trouvent toujours au nord du Wadi Gaza, le cours d'eau qui traverse l’enclave d'est en ouest, "dans une situation humanitaire désastreuse", souligne l'agence onusienne. "Ils luttent pour obtenir les quantités minimales d'eau et de nourriture nécessaires à leur survie", ajoute cette source.
L'aviation israélienne a bombardé les environs de l'hôpital Al Shifa et de l'hôpital pour enfants Al Nasr à Gaza. Selon l'agence de presse palestinienne WAFA, l'hôpital Al Shifa, qui accueille des milliers de patients et de réfugiés, a été la cible de missiles tirés par intermittence par des avions israéliens. L'utilisation simultanée de projecteurs éclairants au cours des attaques a provoqué des dégâts dûs aux éclats d'obus dans les environs de l'hôpital.
Une frappe aérienne près de l'hôpital pour enfants Al Nasr, dans la partie ouest de la ville, a tué trois Palestiniens et en a blessé des dizaines d'autres. Pendant ce temps, l'artillerie israélienne a tiré des obus en direction de la partie orientale de la ville de Rafah.
Vers une libération d’otage en échange d’une trêve humanitaire ?
Une source proche du Hamas à Gaza a indiqué à l'AFP que des négociations menées par le Qatar étaient en cours pour la libération de douze otages, dont six Américains, en échange d'une trêve humanitaire de trois jours dans l’enclave soumise aux bombardements et à un siège total depuis plus d'un mois. Selon un nouveau bilan des autorités israéliennes mercredi, 239 personnes sont retenues à Gaza.
L'armée israélienne a assuré mercredi qu'elle était entrée "profondément" à l'intérieur de la ville de Gaza où les combats au sol font rage. Trente-six militaires israéliens y sont morts depuis le lancement de l'offensive terrestre le 27 octobre.
Selon Israël, la ville abrite le "centre" du Hamas, retranché dans un réseau de tunnels de plusieurs centaines de kilomètres.
Le président palestinien rejette la tentative d'Israël de diviser la bande de Gaza en deux parties
Le président palestinien Mahmoud Abbas a déclaré que toute tentative des forces d'occupation israéliennes de diviser Gaza en deux parties était inacceptable et a souligné que l'enclave faisait partie intégrante de la Palestine.
Selon l'agence de presse palestinienne WAFA, M. Abbas s'est entretenu par téléphone avec le Premier ministre néerlandais Mark Rutte et le Premier ministre australien Anthony Albanese.
Lors de sa conversation avec M. Rutte, il a déclaré que la récente déclaration de l'armée israélienne selon laquelle ses forces ont divisé Gaza en deux alors qu'elle atteint une "étape importante" dans sa guerre contre le Hamas est inacceptable et qu'il n'existe pas de solution politique ou sécuritaire distincte pour Gaza, qui fait indissociablement partie de l'État palestinien.
Amnesty International demande à Israël de mettre fin aux mesures "inhumaines"
Alors que les attaques incessantes de l'armée israélienne contre Gaza se poursuivent, Amnesty International a déclaré que les prisonniers palestiniens sont soumis à la torture, à la détention arbitraire et à d'autres violations de leurs droits.
Les autorités israéliennes ont également prorogé un ensemble de mesures pénitentiaires "d'urgence" qui leur confèrent des pouvoirs illimités pour intensifier les traitements cruels et inhumains infligés aux détenus et aux prisonniers palestiniens", a déclaré l'organisation sur son site Internet.
Gaza est privée d'eau, d'électricité, de nourriture et de médicaments par le siège total imposé par Israël depuis le 9 octobre, et l'aide internationale arrive au compte-gouttes. L'Ocha a dénombré 756 camions depuis le 21 octobre et la réouverture partielle du passage de Rafah avec l'Egypte.
L’enclave, minée par la pauvreté, était déjà soumise à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis 2007. Par ailleurs, l'évacuation vers l'Egypte des blessés palestiniens et des binationaux a été à nouveau interrompue mercredi, selon un responsable palestinien.
Les bombardements d'Israël dans la bande de Gaza ont fait 10.569 morts, en majorité des civils, dont 4.324 enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas. 1.500 personnes sont mortes côté Israël.