La Jordanie a rappelé mercredi son ambassadeur en Israël pour protester contre la "catastrophe humanitaire " dans la bande de Gaza et le nombre croissant de civils tués dans la guerre menée par Israël contre Gaza.
Le ministre des Affaires étrangères, Ayman Al-Safadi, a demandé à l’envoyé Rasan al-Majali de revenir à Amman " pour signifier la position de la Jordanie, qui rejette et condamne la guerre menée par Israël à Gaza, tuant des innocents et provoquant une catastrophe humanitaire sans précédent", selon un communiqué publié par le ministère des Affaires étrangères de la Jordanie.
La Jordanie a également demandé au ministère des Affaires étrangères d’Israël de faire part à l’ambassadeur Rogel Rachman, temporairement rappelé en Israël en raison de menaces sur sa sécurité en Jordanie, de son refus de le voir reprendre sa mission en Jordanie
"Un retour des ambassadeurs est tributaire de l'arrêt de la guerre menée par Israël contre Gaza (...) et de la fin de toutes les mesures qui privent les Palestiniens de leur droit à la nourriture, à l'eau, aux médicaments, et leur droit à une vie sûre et stable sur leur sol national", a souligné mercredi le ministère.
Le royaume jordanien, qui a signé en 1994 un traité de paix avec son voisin israélien, est le premier pays arabe à avoir rappelé son ambassadeur depuis le début de la guerre à Gaza.
Depuis le 7 octobre, plusieurs manifestations de solidarité avec les Palestiniens ont eu lieu à Amman pour réclamer l'annulation du traité de paix entre la Jordanie et Israël et la fermeture de l'ambassade israélienne. La Jordanie partage une frontière avec Israël et la Cisjordanie, un territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.
La dernière fois que la Jordanie a rappelé son ambassadeur en Israël remonte à 2019, quand elle a entendu protester contre le refus d'Israël de libérer deux Jordaniens, détenus depuis plusieurs mois.
Bahreïn a annoncé jeudi soir la suspension des liens économiques avec Israël et le rappel des ambassadeurs, ainsi que l'arrêt des vols directs entre Manama et Tel-Aviv " depuis plusieurs semaines".
Cela a été confirmé par le Centre national de communication (gouvernemental) bahreïnien, rapporté par l’agence de presse officielle bahreïnienne, quelques heures après une déclaration de la Chambre des représentants du pays qui annonçait " la rupture des relations économiques entre Bahreïn et Israël ".
les Émirats arabes unis avaient déjà condamné dans un communiqué publié par le ministère des Affaires étrangères, « les opérations terrestres menées par Israël dans la bande de Gaza occupée ".
Abu Dhabi a exprimé sa " profonde inquiétude face à l'escalade militaire israélienne ", soulignant « la nécessité de décréter un cessez-le-feu immédiat pour mettre fin à l'effusion de sang "
Trois pays d’Amérique Latine ont aussi signifié à Israël leur mécontentement, relativement au traitement réservé aux Palestiniens à Gaza. La Colombie et le Chili ont ainsi décidé de rappeler leurs ambassadeurs respectifs à Tel-Aviv.
"Le Chili note avec une profonde inquiétude que ces opérations militaires - qui, à ce stade de leur développement, sont une punition collective de la population civile palestinienne de Gaza – ne respectent pas les règles fondamentales du droit international, comme le montre la perte de plus de 8 000 victimes civiles, dont la majorité sont des femmes et des enfants", a regretté le président chilien Gabriel Boric.
La Bolivie de son côté avait annoncé mardi, la rupture de ses relations diplomatiques avec Israël. Le pays d’Amérique Latine avait déjà rompu ses relations diplomatiques avec Israël en 2009, pour protester contre les attaques dans la bande de Gaza. Ce n'est qu'en 2020 que le gouvernement de la présidente bolivienne, Jeanine Anez, a rétabli lesdites relations.