Israël enregistre les premières secousses économiques causées par le conflit
Ces derniers jours, la monnaie israélienne a chuté pour enregistrer son niveau le plus bas depuis sept ans, alors que l’exploitation de gaz connaît des perturbations en Méditerranée.
L’état de la bourse de Tel Aviv reflète les tensions économiques ambiantes. Reuters Archive  (Reuters Archive)

Les répercussions économiques des récents affrontements entre Israël et le mouvement palestinien Hamas se font déjà ressentir, cinq jours après le début du conflit.

Depuis lundi, la monnaie nationale connaît une chute brutale. Le shekel a reculé de 2,09% face au dollar. Une situation jugée sérieuse par la Banque centrale qui a pris la décision d’intervenir sur le marché des changes pour stopper la volatilité de la monnaie.

"La Banque d'Israël annonce un programme pour vendre jusqu'à 30 milliards de dollars" afin de "modérer la volatilité sur le taux de change du shekel et apporter la liquidité nécessaire pour le bon fonctionnement du marché", a indiqué dans un communiqué l'institut monétaire israélien.

La Banque prévoit aussi "un mécanisme d'échange de dérivés (swap) pour jusqu'à 15 milliards de dollars", là encore pour apporter de la liquidité au marché, et se tient prête à agir avec "les outils disponibles".

Dimanche, la bourse de Tel Aviv a connu sa plus importante chute depuis mars 2020 et le Covid-19. Elle a plongé de plus de 6 %.

Ces 16 derniers mois, la Banque centrale luttait contre la montée de l’inflation. En septembre, elle avait relevé son taux de 0,1 % à 4,75 %.

Le projet du ministère des Finances de contenir l’inflation à un taux moyen de 4,3 %, d'ici la fin de l'année risque lui aussi d’être compromis avec la situation actuelle.

Outre le volet monétaire, l’exploitation des hydrocarbures est aussi impactée.

Chevron, la société américaine qui exploite le champ israélien Tamar en Méditerranée, a annoncé lundi, avoir suspendu les opérations de production de gaz naturel à partir du champ jusqu'à nouvel ordre.

La compagnie américaine a déclaré avoir reçu dans ce sens des instructions motivées par les problèmes de sécurité sur la plateforme de ce champs qui produit, selon le site Internet de l’entreprise, entre 7,1 et 8,5 millions de mètres cubes de gaz naturel par jour.

Ce mercredi, Chevron a arrêté d’alimenter l’Égypte via un gazoduc sous-marin de 90 kilomètres. Cette infrastructure servait aussi à ravitailler le marché domestique.

"Suite à l'instruction du ministère de l'Énergie d'arrêter la production sur la plateforme de production Tamar et à la situation sécuritaire dans le sud d'Israël, toutes les exportations vers l'Égypte ont été réacheminées via le gazoduc FAJR, qui relie la Jordanie à l'Égypte" , a indiqué un porte-parole de l’entreprise.

Outre les raisons de sécurité, cette décision de suspension des exportations de gaz vers l’Égypte vise, d’après les autorités israéliennes, à se prémunir d’éventuelles pénuries de gaz sur le marché domestique.

Le secteur du tourisme a également pris un coup dur depuis l’attaque menée par Hamas contre Israël samedi.

Plus de 80 % des vols à destination d’Israël ont été annulés ainsi qu’un nombre de tours prévus.


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