Israël: 100 morts dans une attaque à Jabaliya et raids en Cisjordanie
Israël fait face lundi à l'indignation croissante de la communauté internationale suscitée par le lourd bilan des victimes civiles et la destruction d'hôpitaux de Gaza, tout en accentuant sa guerre dans l’enclave "assiégée".
Une vue des dégâts après que l'armée israélienne a frappé le service pédiatrique de l'hôpital Nasser dans la ville de Khan Younis à Gaza, le 17 décembre 2023. / Photo: AFP (AFP)

Le Conseil de sécurité des Nations unies devrait se prononcer lundi sur un nouveau texte appelant à une "cessation urgente et durable des hostilités" à Gaza.

Au moins 100 personnes ont été tuées et plus de 20 autres blessées lors des attaques de l'armée israélienne dans la région de Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza.

Selon l'agence de presse palestinienne officielle WAFA, les autorités sanitaires de la bande de Gaza ont déclaré qu'au moins 100 personnes avaient été tuées et plus de 20 autres blessées lors des attaques de l'armée israélienne sur la région de Jabaliya.

Cinq soldats israéliens tués

L'armée israélienne a déclaré que cinq de ses soldats avaient été tués dimanche, portant à 126 morts le nombre de militaires tués dans la bande de Gaza depuis le début des opérations terrestres fin octobre. L'armée s'est retirée de l'hôpital Kamal Adwan dimanche après une opération de plusieurs jours, affirmant qu'il avait été utilisé comme centre de commandement et de contrôle par le Hamas.

L'OMS a également déclaré que les bombardements israéliens avaient réduit le service des urgences de l'hôpital Al-Shifa à "un bain de sang".

Le ministère de la Santé a déclaré qu'une frappe israélienne avait touché dimanche l'hôpital Nasser à Khan Yunès, principale ville du sud de Gaza, faisant un mort et sept blessés.

Selon le ministère, les forces israéliennes ont pris d'assaut l'hôpital Al Awda dans le nord de Gaza dimanche et arrêté le personnel médical après plusieurs jours de siège et de bombardements.

Raids en Cisjordanie

Le conflit à Gaza a également entraîné une spirale de violence en Cisjordanie occupée par Israël. Le ministère palestinien de la Santé a déclaré que les forces israéliennes avaient tué cinq Palestiniens, dimanche matin dans un camp de réfugiés de Cisjordanie.

Selon l'armée israélienne, les frappes aériennes ont ciblé des militants qui mettaient les soldats en danger.

Les responsables de la santé affirment que plus de 290 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes ou par les colons en Cisjordanie depuis le début de la guerre.

Appels à la trêve

Le gouvernement israélien subit une pression croissante de la communauté internationale pour la suspension des combats et la protection des civils. Les Nations Unies estiment que 1,9 million des 2,4 millions de Gazaouis ont été déplacés par la guerre.

"Je ne serais pas surpris si des gens commençaient à mourir de faim, ou d'une combinaison de faim, maladie et faible immunité", a dénoncé Philippe Lazzarini, dirigeant de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).

Les habitants de Gaza sont confrontés à des coupures de communication répétées, mais dimanche, la principale entreprise de télécommunications de Gaza a annoncé que les services mobiles et Internet avaient été progressivement rétablis.

Le Qatar, qui a contribué à la médiation d'une trêve le mois dernier au cours de laquelle des otages israéliens ont été échangés contre des prisonniers Palestiniens, a assuré que des "efforts diplomatiques étaient en cours pour renouveler la pause humanitaire".

Mais le Hamas a déclaré sur Telegram qu'il était "contre toute négociation sur l'échange de prisonniers jusqu'à ce que l'agression contre notre peuple cesse complètement".

Après des mois de bombardements et de combats violents, la majeure partie de la population de Gaza a été déplacée et souffre de pénuries de carburant, de nourriture, d'eau et de médicaments.

Moins d'un tiers des hôpitaux de Gaza fonctionnent partiellement, selon l'ONU, tandis que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a dénoncé dimanche l'impact des opérations israéliennes sur deux hôpitaux du nord du territoire.

Le chef de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré que l'agence était "consternée par la destruction effective" de l'hôpital Kamal Adwan, où les forces israéliennes ont mené une opération de plusieurs jours contre le Hamas.

Le ministère de la Santé à Gaza a affirmé que plus de 18.800 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza.

Agences