"Intifada dans Paris": Elias d’Imzalène sous contrôle judiciaire
L’activiste propalestinien sera jugé pour des faits "d’incitation au soulèvement" lors d'une manifestation.
Une manifestation de solidarité avec la Palestine à Paris, le 11 mai 2024. / Photo: AA (AA)

En attendant, il a été placé sous contrôle judiciaire sur décision du parquet de Paris, avec une interdiction de paraître dans le centre de la capitale et devra s’astreindre à un pointage hebdomadaire au commissariat.

Cette mesure est mise en place après que le père de famille, fervent soutien de la cause palestinienne, a passé 48 heures en garde à vue dans les locaux de la direction de la police judiciaire de Paris.

Il a été soumis à plusieurs interrogatoires, portant notamment sur son engagement en faveur de la Palestine mais également sur son idéologie religieuse.

Deux rassemblements se sont, par ailleurs, tenus mardi et mercredi soir en présence de ses soutiens venus dénoncer "la répression subie par ceux qui dénoncent le génocide à Gaza".

Dans les faits, il est accusé d'avoir appelé "au soulèvement armé" lors d'une manifestation qui s'est tenue le 8 septembre dernier à Paris et au cours de laquelle il a pris la parole.

"Est-ce qu'on est prêt à mener l'intifada dans Paris ?", avait-il lancé à la foule avant d'évoquer "la libération de Jérusalem", et d'accuser Joe Biden et Emmanuel Macron d'être "complices du génocide".

Ses propos ont immédiatement fait l'objet d'un signalement au procureur, effectué par le ministre de l'Intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin, en personne.

Dans sa saisine, le désormais ex-ministre estimait qu'Elias d'Imzalène s'était rendu coupable de "provocation à s’armer contre l’autorité de l’Etat ou contre une partie de la population, provocation aux atteintes volontaires à la vie et à l’intégrité des personnes, en l’occurrence ici les personnes de nationalité israélienne ou de confession juive, ainsi que les personnes dépositaires de l’autorité publique".

Pour rappel, de nombreux internautes, militants et figures médiatiques font l'objet de poursuites pénales en France pour leurs prises de positions en lien avec la guerre menée par Israël à Gaza.

Si les dossiers d’apologie du terrorisme ou d'incitation à la haine continuent de s’empiler sur les bureaux des procureurs, à Paris comme en province, la guerre dévastatrice contre le peuple palestinien se poursuit en dépit des mises en gardes internationales et des appels généralisés à un cessez-le-feu permanent qu’Israël refuse d’entendre.

AA