Immigration, le ministre Retailleau promet un tour de vis
Depuis son entrée en fonction, ce lundi, Bruno Retailleau, nouveau ministre français de l’Intérieur multiplie les déclarations au sujet de l’immigration. Les mots utilisés sont clairs : fermeté, expulsion, retour à la frontière.
Lundi, le jour de son arrivée au ministère de l'Intérieur, Bruno Retailleau a visité le commissariat de la Courneuve où des policiers avaient été malmenés quelques jours auparavant durant une opération / Photo: AFP (AFP)

Après un discours d’entrée en fonction durant lequel, il a répété trois fois, “je veux un retour à l’ordre”, lundi soir, il est allé plus loin sur le plateau de la chaîne privée TF1. Le ministre a expliqué qu’il allait convoquer les préfets de région où “il y a le plus de désordre migratoire pour leur demander d’expulser plus et de régulariser moins”.

Bruno Retailleau a repris son discours anti-migration ce mardi sur CNews. Comme beaucoup avant lui, il dit vouloir augmenter le taux d'exécution des OQTF (Obligation de quitter le territoire français). Ce taux est aujourd’hui d’environ 10%. L’exécution de ces décisions est souvent difficile, parfois parce qu'il manque tout simplement d’effectifs de police pour les appliquer.

Le ministre de l’Intérieur continue, lors de cette interview, sur sa lancée, en affirmant vouloir rétablir le délit de” séjour irrégulier en France”. Ce délit avait été supprimé sous François Hollande.

La France veut une rétention de l’immigration au Maghreb

Pour réaliser son tour de vis anti-immigration, Bruno Retailleau veut se tourner, dit-il, vers le Maghreb : "Il faut faire des accords avec les pays du Maghreb pour qu'il puisse y avoir une rétention de l'immigration". La Tunisie et l’Egypte ont déjà signé des accords en ce sens avec Bruxelles.

Le ministre de l’Intérieur envisage de se rapprocher des pays européens qui ont pris des mesures sur leur territoire contre l’immigration ces derniers mois.

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Par exemple, l’Allemagne vient de rétablir les contrôles à la frontière pour six mois. Il n’a pas cité l’Italie dont le gouvernement d’extrême-droite de Georgia Meloni a fait de la lutte contre l’immigration illégale une priorité depuis deux ans (elle est arrivée au pouvoir en octobre 2022).

L’ancien sénateur de Vendée conclut qu’il faut durcir les lois européennes en matière de migration. Ces lois viennent d’être durcies semble oublier le ministre : le nouveau pacte migration et asile doit entrer en vigueur en 2026, il organise le filtrage des migrants aux frontières de l’UE, en créant notamment des zones de rétention. Les personnes qui ne pourront pas se voir attribuer l’asile seront retournées. Les pays membres de l’Union européenne doivent transmettre à l’exécutif européen d’ici le 12 décembre leur plan d’application de ce nouveau pacte.

La France pourrait alors peut-être rejoindre le groupe de pays qui jugent ces règles européennes trop légères. Quinze pays ont écrit à la Commission européenne en mai dernier ; parmi eux l’Italie, la Grèce, le Danemark et la République tchèque, réclamant de “nouvelles solutions” pour transférer des migrants vers des pays tiers.

TRT Français et agences