Selon Mediapart, les huit femmes avaient brandi des pancartes pour soutenir leur amie voilée participant à la course, ce qui a été interprété par les forces de l'ordre comme une manifestation non autorisée.
Rassemblées le samedi 10 août, près de la place de l’Hôtel-de-Ville à Paris, elles portaient des pancartes avec des messages de soutien tels que “42 km pour nos hijabis françaises oubliées” et “Jeux pour toutes”.
Elles voulaient encourager leur amie Hawa Doucouré, membre du collectif, qui s’apprêtait à courir. Mais elles ont rapidement été encerclées par la police, qui a estimé qu'elles manifestaient illégalement. Bien que les intéressées aient nié toute intention revendicative, la police a jugé que les termes employés sur les pancartes étaient revendicatifs.
Ce qui devait être une simple soirée de soutien s'est transformé en une expérience humiliante pour ces femmes, qui ont été fouillées, soumises à des palpations en pleine rue et placées en garde à vue.
Au commissariat, elles ont été contraintes de retirer leur voile et ont passé la nuit dans une petite cellule.
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Maïda Dioumassy, l’une des Hijabeuses, a également raconté avoir été privée de son traitement médical du matin, car elle a refusé de se rendre à l’hôpital menottée et sans son foulard, préférant différer la prise de ses médicaments plutôt que de subir une nouvelle humiliation.
Interrogée par Mediapart, la préfecture de police de Paris a justifié l’interpellation des femmes en invoquant une “manifestation revendicative à proximité d’une manifestation sportive”, ajoutant que celles-ci portaient des hijabs, un élément mentionné de manière troublante dans ce contexte.
Cependant, la procédure a été classée sans suite, le lendemain matin, faute de preuves suffisantes, et les gardes à vue ont été levées.
Hawa Doucouré, qui courait pendant l’interpellation de ses amies, a partagé son sentiment d’injustice. “Pourquoi huit femmes portant le voile ne peuvent-elles pas assister aux Jeux ?”, s’est-elle interrogée, rappelant que de nombreuses autres personnes présentes sur le parcours portaient également des pancartes sans être inquiétées.
Les membres du collectif des Hijabeuses ont exprimé leur incompréhension et leur indignation, soulignant que leur intention n'était que de soutenir une amie et non de manifester.
Le collectif a également dénoncé, dans un post sur X, une remarque faite par un officier de police pendant la garde à vue, qui aurait évoqué “le contexte des attentats” pour justifier leur détention, une déclaration perçue comme une stigmatisation injustifiée.