Selon l'ONU, environ 10.000 Palestiniens (patients, personnel, personnes déplacées par les combats) s'entasseraient sur le site de l'hôpital, voire davantage selon des responsables locaux. "La situation est très grave, c'est inhumain", a alerté Médecins sans frontières (MSF) sur X (ex-Twitter).
Dans ce contexte, "j'espère et je m'attends à des actions moins intrusives à propos de l'hôpital. L'hôpital Al Shifa doit être protégé", a déclaré à la Maison Blanche le président américain dont le pays est un allié clé d'Israël.
Depuis des jours, les bombardements israéliens se concentrent autour d'Al-Shifa, l'armée israélienne accusant le Hamas d'avoir installé ses infrastructures dans un réseau de tunnels sous l'hôpital et d'utiliser les malades et les déplacés comme "boucliers humains".
"L'idée est d'essayer d'évacuer des gens, d'en évacuer le plus possible" hors du site de l'hôpital, a indiqué dans la nuit de lundi à mardi un porte-parole de l'armée israélienne, Peter Lerner.
"Nous n'avons ni électricité, ni nourriture, ni eau dans l'hôpital", a raconté un médecin membre de MSF. "Des gens vont mourir dans quelques heures sans respirateurs artificiels qui fonctionnent", a-t-il ajouté.
Le vice-ministre de la Santé à Gaza, Youssef Abou Rich, a déclaré lundi à l'AFP que "sept bébés prématurés" et "27 patients en soins intensifs" étaient morts depuis samedi en raison du manque d'électricité dans cet hôpital.
Les victimes palestiniennes déposent plainte auprès de la CPI
Les avocats des victimes palestiniennes des attaques israéliennes sur Gaza ont déposé une plainte auprès de la Cour pénale internationale (CPI) dans la ville néerlandaise de La Haye.
Le représentant des victimes devant la CPI, Gilles Devers, et une délégation de quatre personnes qui l'accompagnait ont soumis la plainte au procureur de la Cour.
S'adressant à la presse, M. Devers a affirmé que les actes d'Israël à Gaza constituaient des éléments du crime de génocide.
"La CPI enquête actuellement sur les crimes de guerre dans le cadre d'une enquête connexe. Le crime de génocide devrait également être inclus dans cette enquête", a-t-il déclaré, ajoutant que le fait de forcer plus d'un million de personnes à se déplacer et de couper l'accès à l'eau, à l'énergie, à la nourriture et aux médicaments indique qu'Israël souhaite l'anéantissement total de la population de Gaza".
Israël frappe sans répit la bande de Gaza depuis le 7 octobre, et mène depuis le 27 octobre une opération terrestre dans le but "d'anéantir" le Hamas, au pouvoir sur place. Du côté israélien, environ 1.200 personnes ont été tuées.
Au début du 39e jour de la guerre, les bombardements israéliens sur Gaza ont tué au total 11.240 personnes, majoritairement des civils, parmi lesquels 4.630 enfants, selon le ministère de la Santé de Gaza. Du côté israélien, environ 1.200 personnes ont été tuées.
A Gaza, l'aide internationale arrive lentement depuis l'Egypte, en quantité très insuffisante selon l'ONU tandis que plus de 550 ressortissants étrangers et binationaux ont pu quitter Gaza lundi, selon les services palestiniens.