Selon le ministère de la Santé de Gaza, cinq malades sont morts à cause de coupures d'électricité qui ont provoqué l'arrêt de la distribution d'oxygène après l'assaut des troupes israéliennes.
Le ministère a ajouté craindre pour la vie de sept autres patients, et tenir les forces israéliennes pour "responsables" des décès.
Selon lui, cinq équipes médicales en charge de 120 patients se trouvent encore dans un bâtiment de l'hôpital sans électricité ni eau, nourriture et oxygène, et l'armée israélienne empêche l'évacuation des patients dans un état critique.
Situation intenable
Les médecins ont décrit une situation intenable dans l’hôpital Nasser, situé dans une ville transformée en champ de ruines et cerné par les combats, et où s'étaient réfugiés des milliers de déplacés.
Médecins sans Frontières a annoncé que ses employés avaient "dû fuir, laissant les malades derrière eux".
"La situation était chaotique, catastrophique", a déclaré à l'AFP Christopher Lockyear, secrétaire général de MSF.
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'hôpital Nasser, l'un des onze qui restent ouverts sur les 36 que comptait la bande de Gaza avant la guerre, est désormais "à peine fonctionnel".
"Plus de dégradations à l'hôpital, c'est plus de vies perdues", a déclaré le porte-parole de l'OMS Tarik Jasarevic lors d'un point de presse vendredi à Genève, en exigeant l'accès urgent de l'OMS au complexe hospitalier.
"Les patients, le personnel de santé et les civils qui cherchent refuge dans les hôpitaux méritent la sécurité et non un enterrement dans ces lieux faits pour y guérir", a-t-il ajouté.
Pendant ce temps, la communauté internationale multiplie ses appels pour dissuader Israël de lancer une offensive dans la ville surpeuplée de Rafah, où sont piégés près d'un million et demi de civils contre la frontière fermée avec l'Egypte.
L'Union européenne s'est déclarée vendredi "très préoccupée" par cette perspective, et a exhorté Israël à "ne pas entreprendre d'action militaire à Rafah qui aggraverait une situation humanitaire déjà catastrophique".
“Cauchemar humanitaire”
La Cour internationale de justice (CIJ) a exhorté Israël, ce vendredi, à appliquer immédiatement et efficacement les mesures provisoires qu'elle a ordonnées le mois dernier pour prévenir un génocide à Gaza.
‘’La Cour note que les développements les plus récents dans la bande de Gaza, et à Rafah en particulier, ‘aggraveraient de façon exponentielle ce qui est déjà un cauchemar humanitaire avec des conséquences régionales incalculables’, comme l'a déclaré le secrétaire général des Nations unies’’, indique un communiqué de presse de la CIJ, en réponse à une demande de mesures supplémentaires formulée par l'Afrique du Sud.
La Cour a déclaré que la “situation périlleuse” à Gaza et à Rafah, ville à l’extrême sud de l'enclave palestinienne, “exige l’application immédiate et effective des mesures provisoires indiquées par la Cour dans son ordonnance du 26 janvier 2024”.
Toutefois, la CIJ a ajouté que cela ’’ne nécessite pas l'indication de mesures provisoires additionnelles’’.
‘’La Cour souligne que l'État d'Israël demeure tenu de respecter pleinement ses obligations en vertu de la Convention sur le génocide et dudit décret, notamment en garantissant la sûreté et la sécurité des Palestiniens dans la bande de Gaza’’, a déclaré l'organe judiciaire principal de l’Onu.
Depuis une incursion transfrontalière du groupe palestinien Hamas le 7 octobre, tuant environ 1 200 personnes, l'offensive israélienne dans la bande de Gaza a fait plus de 28 500 morts et causé des destructions massives et des pénuries de produits de première nécessité.
La guerre israélienne contre Gaza a poussé 85 % de la population du territoire vers le déplacement interne, en raison de pénuries aiguës de nourriture, d'eau potable et de médicaments, tandis que 60 % de l'infrastructure de l'enclave a été endommagée ou détruite, selon l'ONU.