Après plus de deux mois de conflit, les deux parties semblent manifester un intérêt croissant envers une seconde trêve, suivant celle d'une semaine observée en novembre qui a permis la libération de 105 otages en échange de 240 Palestiniens détenus dans des prisons israéliennes.
Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, doit se rendre en Égypte avec une délégation pour rencontrer le chef du renseignement égyptien, Abbas Kamel. Les discussions porteront sur "l'arrêt de l'agression et de la guerre en vue de préparer un accord de libération de prisonniers palestiniens, ainsi que la fin du siège imposé à la bande de Gaza", a déclaré une source du Hamas à l'AFP.
Le président israélien Isaac Herzog a déclaré mardi qu'"Israël est prêt à une nouvelle pause et à une aide humanitaire supplémentaire pour permettre la libération des otages".
Négociations
Des négociations en coulisses semblent également être en cours. Selon le site Axios, Israël aurait proposé, par l'intermédiaire du Qatar, une nouvelle pause d'au moins une semaine dans les combats à Gaza pour organiser la libération de plusieurs dizaines d'otages.
Une première trêve, mise en place du 24 novembre au 1er décembre, avait permis la libération de 105 otages à Gaza, dont 80 en échange de 240 Palestiniens détenus dans des prisons israéliennes.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a révélé, lors d'une rencontre avec les familles des otages, avoir envoyé récemment "deux fois le chef du Mossad en Europe pour promouvoir un processus de libération".
Mardi, le Jihad islamique, allié du Hamas, a diffusé une vidéo de deux otages en vie, plaidant pour un compromis qui leur permettrait de rentrer en Israël.
Des négociations importantes se poursuivront également aux Nations unies mercredi, alors que le Conseil de sécurité cherche une formule pour éviter un veto des États-Unis.
Le vote sur une résolution réclamant initialement une "cessation urgente et durable des hostilités" à Gaza a été reporté à deux reprises, et le texte évoque maintenant une "suspension" des combats.
Crise humanitaire
Sur le terrain, les frappes aériennes israéliennes se poursuivent, causant des ravages dans des zones telles que Rafah, Khan Younès (sud), et Deir el-Balah (centre), ainsi que dans le secteur nord de la ville de Gaza, entraînant, selon les premières estimations, au moins 11 morts.
Pour justifier l'intensification de ses opérations à Khan Younès, l'armée israélienne a annoncé avoir découvert des explosifs dans un centre médical de Choujaiya, banlieue de Gaza. Des tunnels du Hamas ont été détruits et des cadres du mouvement ont été tués au cours d'opérations récentes.
Le bilan des pertes israéliennes s'alourdit avec la mort d'un nouveau soldat, portant à 133 le nombre total de militaires israéliens tués depuis le début de l'offensive terrestre à Gaza le 27 octobre.
Sous un siège total imposé par Israël depuis le 9 octobre, l’enclave palestinienne est plongée dans une crise humanitaire aiguë. La plupart de ses hôpitaux sont hors service, et 85% de la population, soit 1,9 million de personnes, ont fui les dévastations dans le nord du territoire pour se réfugier au sud.
Un rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU, publié mercredi, révèle que la moitié de la population de Gaza souffre de faim extrême ou sévère, avec 90% connaissant régulièrement des privations alimentaires pendant une journée entière.
Malgré l'entrée de 127 camions d'aide et de marchandises mardi par les points de passage de Rafah (via l'Égypte) et de Kerem Shalom (sud d'Israël), ces approvisionnements demeurent très en deçà des besoins essentiels de la population. Selon le rapport, seules 10% des denrées alimentaires nécessaires sont parvenues dans la bande de Gaza au cours des 70 derniers jours.
Un porte-parole de l'UNICEF a averti mardi que sans l'eau potable, la nourriture et les installations sanitaires qu'un cessez-le-feu humanitaire pourrait apporter, le nombre de décès d'enfants dus à la maladie pourrait dépasser ceux causés par les bombardements.
Israël a promis de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, suite à l'attaque du 7 octobre menée par le mouvement palestinien sur le sol israélien, qui a entraîné environ 1200 morts, principalement des civils selon les chiffres officiels israéliens.
Environ 250 personnes ont été prises en otage lors de cette attaque, dont 129 sont toujours retenues à Gaza, selon les autorités israéliennes. Le dernier bilan du ministère de la Santé de Gaza indique que 19 667 personnes, principalement des femmes, des enfants et des adolescents, ont été tuées par les bombardements israéliens dans le territoire palestinien.