Ces nouvelles violences interviennent alors que l'armée israélienne intensifie ses frappes sur la bande de Gaza dans lesquelles au moins 30 Palestiniens ont été tués dans la journée de vendredi selon des médecins, et qu'elle a échangé de nouveaux tirs transfrontaliers avec le Hezbollah libanais.
Le Liban ne peut pas devenir "un autre Gaza", a mis en garde le patron de l'ONU Antonio Guterres, en soulignant les craintes d'un embrasement régional avec la multiplication des tirs à la frontière israélo-libanaise et les menaces brandies par Israël et le Hezbollah.
"Afflux massif de victimes"
Selon le CICR, les tirs de vendredi soir ont "provoqué un afflux massif de victimes vers l'hôpital de campagne de la Croix-Rouge, situé à proximité" qui "a reçu 22 morts et 45 blessés", écrit l'organisation sur X (ex-Twitter).
Le ministère de la Santé de Gaza, territoire, a pour sa part fait état de 25 morts et 50 blessés, accusant les Israéliens d'avoir "ciblé les tentes des civils déplacés à Al-Mawasi", zone dans le sud de la bande de Gaza, proche de Rafah.
Selon le CICR, "tirer si dangereusement près des structures humanitaires, dont les parties au conflit connaissent l'emplacement et qui sont clairement marquées de l'emblème de la Croix-Rouge, met en danger la vie des civils et du personnel de la Croix-Rouge".
Intensification des frappes
Vendredi, les bombardements israéliens se sont intensifiés selon des témoins dans plusieurs secteurs du territoire palestinien assiégé par Israël depuis le 9 octobre.
"C'était une journée difficile et très violente dans la ville de Gaza (nord). Jusqu'à présent, environ 30 martyrs ont été transportés à l'hôpital Al-Ahli", a déclaré le Dr Fadel Naïm, directeur de l'établissement.
Les frappes ont aussi visé la ville de Rafah dans le sud où l'armée a fait état de combats avec le Hamas.
Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), au 17 mai, il ne reste plus que 750 personnes à Rafah, alors que la ville abritait 1,4 million de Palestiniens dont la grande majorité ont fui après l'offensive terrestre israélienne lancée le 7 mai.
Dans ce petit territoire où s'entassent quelque 2,4 millions de Palestiniens, "plus d'un million de personnes se déplacent constamment" dans l'espoir de trouver un lieu sûr alors qu'"aucun lieu n'y est sûr", a déclaré le Dr Thanos Gargavanis, responsable des urgences à l'OMS.
Malgré le désastre humanitaire dans le territoire palestinien menacé de famine selon l'ONU, l'aide internationale a du mal à arriver, selon l'OMS.
De son côté, le gouvernement du Qatar a assuré vendredi qu'il poursuivait ses efforts de médiation entre Israël et le Hamas.
Une pause quotidienne annoncée par Israël sur une route du sud, et présentée comme un moyen de faciliter l'entrée de l'aide par le passage israélien de Kerem Shalom vers Gaza n'a eu "aucun impact", a dit l'OMS. L'entrée de l'aide "a été minime" et la récupérer à Kerem Shalom est dangereux.