France: un gouvernement Bayrou, c’est un Barnier Bis ?
Le Premier ministre français a promis un gouvernement avant Noël, mais jusqu’à dimanche aucune annonce n’est intervenue. On s’attend à une annonce ce lundi soir après 18H00, pourvu que l’Elysée et Matignon se mettent d’accord.
Le personnel de Matignon a observé ce matin une minute de silence pour les victimes du cyclone à Mayotte / Photo: AFP (AFP)

Dimanche soir, l’annonce d’un gouvernement était jugée imminente dans le landerneau parisien. Les chaînes d’infos s’affolent et envoient cameraman et journalistes. Finalement, rien ne s’est passé.

Le président de la République et le Premier ministre se sont pourtant téléphonés trois fois dans la journée, mais les deux hommes ne sont pas d’accord sur certaines nominations, notamment celle du ministre des Affaires étrangères. Le poste est convoité par Gérald Darmanin, l’ex-ministre de l’intérieur (Renaissance).

Le nom d’Elisabeth Borne, l’ancienne Première ministre très obéissante et dans la ligne Macron, circule également.

Le poste de ministre de l'Économie pose, semble-t-il, un problème. Le maroquin est stratégique, il n’est pas question de nommer une personne qui ne soutiendrait pas la ligne économique du président.

Puis, il y a la possible nomination de Xavier Bertrand, figure des Républicains et président de la région Hauts-de-France au poste de ministre de la Justice. Si les convictions de l’homme sont sans conteste de droite, le Rassemblement national menace que, pour eux, cette nomination serait “un point de blocage” avec le prochain exécutif. Xavier Bertrand combat le RN régulièrement dans sa région.

Un futur gouvernement Barnier bis ?

Si le Rassemblement national est toujours à l’affût, ses lieutenants promettent d’attendre le casting avant de décider ce qu’ils vont faire.

Aurélie Trouvé, députée LFI de Seine-Saint-Denis est plus cassante dans ses commentaires ce matin sur RTL. “C'est une comédie pathétique (…) On prend les mêmes et on recommence“. Seul François Rebsamen, le maire socialiste de Dijon, a dit être prêt à rejoindre un gouvernement Bayrou à gauche.

A peine nommé, le Premier ministre enchaîne les déceptions. François Bayrou espérait élargir le socle politique de son gouvernement. Il pensait, lui le centriste, pouvoir convaincre les Socialistes et les Ecologistes de le rejoindre dans l’aventure gouvernementale.

Après une semaine de rencontres, il a bien fallu qu'il admette que son gouvernement serait un peu un gouvernement Barnier bis avec en soutien à l’Assemblée le même bloc de quatre partis, les Républicains, les Macronistes d’Ensemble pour la République, le MoDem, et le parti Horizons ce qui équivaut à 220 députés. Ce n’est donc pas une majorité, il faut 289 députés pour atteindre la majorité.

Aujourd’hui, François Bayrou se retrouve dans la même situation que Michel Barnier. La composition de son exécutif ne semble pas “s’ouvrir” vers d’autres groupes politiques. La recherche d’une majorité à l’Assemblée sera donc au cas par cas, avec toujours la menace d’une censure.

TRT Français et agences