L'annonce a été faite lors d'une conférence de presse vendredi. Selon les informations de France Bleu, Nazione s'élève contre les récentes arrestations de deux de ses militants, qu'il décrit comme "menées par une police politique aux ordres d'une justice politique".
Pour rappel, deux militants indépendantistes ont été mis en examen par un juge d'instruction à Paris, vendredi 2 février, et placés en détention provisoire dans l'attente du débat différé devant le juge des libertés, selon Corse Matin. L'enquête en cours porte sur un attentat perpétré contre une résidence secondaire à Santa-Maria-di-Lota (Haute-Corse) en novembre 2022.
"Per i diritti di u populu corsu !", "Basta à a ripressione", scande Nazione, marquant sa résistance face à ce qu'il considère comme une répression injustifiée. Le mouvement se positionne fermement contre les méthodes d'interpellation utilisées dans l'affaire des deux militants, arrêtés dans le cadre d'une enquête du Pôle national antiterroriste (Pnat). Ces arrestations sont perçues par Nazione comme une atteinte aux droits des Corses.
L'organisation de ce rassemblement est encore en cours de finalisation, avec des détails qui devraient être révélés ultérieurement, selon France Bleu. Nazione entend ainsi renforcer sa présence sur le terrain et rallier à sa cause l'ensemble des Corses qui partagent ses convictions.
Pour rappel, le mouvement indépendantiste corse "Nazione" est né le 28 janvier dernier, à l'Université de Corte (Haute-Corse), marquant également la disparition de Corsica Libera, un autre mouvement indépendantiste historique, selon Corse Matin, qui précise que la réunion constitutive a été l'occasion de poser les contours de ce mouvement qui entend redéfinir le nationalisme corse.
Le Front de libération nationale de la Corse (FLNC) a tenu une conférence de presse clandestine le 26 janvier, annonçant sa responsabilité dans 45 attentats depuis octobre dernier. Cette déclaration est intervenue peu de temps avant la visite du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, en Corse, pour discuter de l'autonomie de la région.
S'appuyant sur les propos du Président français Emmanuel Macron en septembre 2023, le FLNC a rejeté la notion d'une "communauté insulaire" au lieu d'une reconnaissance distincte du peuple corse. Le groupe a par ailleurs souligné l'augmentation démographique significative en Corse, majoritairement due à l'arrivée de résidents français, qualifiant ce phénomène de "colonisation dite de peuplement".
Le Premier ministre Gabriel Attal a indiqué, le 25 janvier dernier, que son gouvernement entend poursuivre les travaux pour faire apparaître dans la Constitution française la mention de la Corse, en reconnaissant une "communauté insulaire, historique, linguistique et culturelle".
Il a rappelé l'engagement du chef d'État français, Emmanuel Macron, qui "lie" son gouvernement, et a mentionné les "responsabilités nouvelles" qui seront conférées à la collectivité de Corse, "en tirant les leçons des insuffisances du statut actuel".
Sur cette base, le gouvernement français prévoit de proposer au Parlement les textes constitutionnels et organiques nécessaires pour concrétiser cette vision d'une "Corse autonome au sein de la République".