Une nouvelle date butoir a été fixée cette fois-ci au 31 octobre, soit un mois de plus que ce qui était prévu. Un décret a été publié juste à temps pour permettre à France Travail d’indemniser les personnes inscrites au chômage. Jusqu’au 31 octobre, les anciennes conditions d’indemnisation continuent à s’appliquer.
La réforme, qui a été votée par l’ancienne assemblée, doit toujours réduire à partir du 1er décembre la durée maximale d’indemnisation de dix-huit à quinze mois pour les personnes âgées de moins de 57 ans.
Le camp présidentiel a toujours dit “assumer” ce projet. Emmanuel Macron le considère comme “indispensable” mais certains députés ont préconisé une réouverture des débats sur cette question après les législatives.
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2,5 millions de chômeurs dans l’incertitude
Les syndicats, eux, ont toujours été farouchement opposés à cette réforme. C’est, en effet, la troisième réforme sous Emmanuel Macron après celles de 2021 et de 2023. Selon les organisations de représentation des travailleurs, cette réforme va conduire à une précarisation des chômeurs. Mi-juin, dans un communiqué conjoint, les huit confédérations syndicales (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, Solidaires et FSU) avaient demandé au gouvernement de “renoncer à la réforme la plus inutile, la plus injuste et la plus violente jamais vue”. Le Nouveau Front populaire s’est engagé à abroger la réforme.
Il y a eu un rétropédalage du gouvernement au soir du premier tour des législatives lorsque le Premier ministre Gabriel Attal a “suspendu” cette réforme controversée. Ce geste a été salué par la gauche et par le Rassemblement national. Et c’est peut-être dans ce double “adoubement” que résident les germes d’un abandon de la réforme. Mais le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, tient à cette réforme.
Le dénouement de cet imbroglio interviendra peut-être en août après les Jeux olympiques si un gouvernement est formé. Théoriquement, un nouvel exécutif peut demander à renégocier avec les syndicats avec une nouvelle lettre de cadrage mais cela prendra du temps et il devra y avoir un nouveau décret de jointure pour prolonger les conditions d’indemnisation actuelles. En conclusion, tout dépendra de la majorité qui formera le gouvernement.