Aucune date n'a été officiellement annoncée mais la cheffe de file du parti présidentiel LREM à l'Assemblée nationale Aurore Bergé a déclaré dimanche s'attendre à un remaniement "dans les prochaines heures".
La nouvelle équipe du président centriste libéral sera scrutée de près à deux jours du discours général de la Première ministre Elisabeth Borne devant le Parlement et contre laquelle la coalition de gauche Nupes n'a pas exclu de voter une "motion de censure".
Si les noms des potentiels futurs entrants au sein du "gouvernement d'action" promis par le chef de l'État ont fait l'objet de nombreuses rumeurs ces derniers jours, ceux des sortants sont, pour une partie d'entre eux du moins, officiellement connus.
Conformément à une règle tacite en vigueur depuis plusieurs quinquennats, les ministres battus lors des élections législatives doivent en effet quitter le gouvernement. C'est le cas d'Amélie de Montchalin (Transition écologique), de Brigitte Bourguignon (Santé) et de Justine Bénin (Mer).
Le portefeuille de Yaël Braun-Pivet (Outre-mer), élue la semaine dernière à la présidence de l'Assemblée nationale, est lui aussi vacant.
D'autres ministres pourraient également quitter le navire plus tôt que prévu, à l'image de Damien Abad (Solidarités, Autonomie et Personnes handicapées) visé par une enquête ouverte pour tentative de viol.
Même incertitude concernant Chrysoula Zacharopoulou, la secrétaire d'État chargée du Développement visée par deux plaintes pour viols qui auraient été commis dans le cadre de sa profession de gynécologue.
Ils contestent tous les deux ces accusations.
Le gouvernement d'Elisabeth Borne, qui compte actuellement 17 ministres, six ministres délégués et quatre secrétaires d'État, pourrait par ailleurs s'étoffer de nouveaux portefeuilles (Logement, Transports....) qui n'avaient pas encore été pourvus.
Pouvoir d'achat
Ce remaniement survient dans un contexte délicat pour Emmanuel Macron, réélu le 24 avril face à l'extrême-droite pour un second quinquennat mais privé de majorité absolue à l'Assemblée nationale à l'issue des législatives des 12 et 19 juin.
Le chef de l'État, qui avait fait passer ses réformes en grande majorité sans peine lors de son premier quinquennat, va cette fois-ci devoir nouer des alliances au cas par cas pour tenter de faire passer ses textes phares.
Dans ce contexte, la nouvelle équipe gouvernementale pourrait compter dans ses rangs de nouvelles prises à droite et à gauche.
Tout en écartant l'entrée du Rassemblement national (RN, extrême droite) et de La France insoumise (gauche radicale), le chef de l'État a en effet ouvert la porte, lors d'un entretien à l'AFP le 25 juin, à l'entrée d'alliés de droite comme de gauche, "qui s'engageraient dans la durée au côté de la majorité présidentielle".
Emmanuel Macron a également à cette occasion indiqué que le projet présidentiel, tout comme celui de la majorité présidentielle, pourrait "être amendé ou enrichi", à condition toutefois que les modifications n'entraînent pas une hausse des impôts ou de la dette.
Le discours de politique générale d'Elisabeth Borne mercredi devant le Parlement devrait donner des indications sur les orientations que l'exécutif entend prendre dans les prochains mois.
La Première ministre n'a pas encore tranché la question d'un vote de confiance sur sa déclaration, réclamé par les oppositions mais risqué sans majorité absolue.
Le premier texte examiné par l'Assemblée sera, à compter du 11 juillet, le projet de loi sanitaire permettant le maintien de "mesures de freinage" à l'heure où la France est confrontée à une augmentation des cas de Covid-19.
Le projet de loi sur le pouvoir d'achat, préoccupation numéro un des Français, sera lui examiné à partir du 18 juillet. Signe du bras de fer à venir, le parti Les Républicains (LR, droite) a d'ores et déjà fait monter la pression en conditionnant dimanche son possible vote au respect de certaines lignes rouges.