L’audience s’est déroulée devant une salle bondée. Parents et élèves notamment du quartier de l’Ariane où se trouve l’établissement scolaire, avaient fait le déplacement. L’avocat de l’école a contesté une mesure qu’il a qualifiée de “disproportionnée”. Maître Sefen Guezguez a dénoncé une mesure qui vient “détruire le contrat social”.
“Il n’y a jamais rien eu à reprocher aux élèves de l’établissement. Aucun trouble à l’ordre public ni manquement n’[ont] jamais été constaté[s] ni allégué[s]”, a plaidé le conseil face aux juges. L’avocat a conclu en accusant la préfecture de faire de la “communication politique”.
Cette école compte une centaine d’élèves et a ouvert en 2015 dans le quartier de l’Ariane à l’Est de Nice. En tant qu’école privée hors contrat, elle doit suivre certaines règles, notamment partager avec l’autorité de tutelle ses sources de financement.
La loi contre le séparatisme utilisée
Vendredi 12 avril, la ministre de l’Education nationale, Nicole Belloubet, qui était à Nice, a soutenu la décision du préfet. "Il y a des règles dans notre pays et ces règles s'appliquent. Nous devons être en mesure de connaître les sources de financement des établissements privés hors contrat. Après de multiples mises en demeure, des réponses très partielles ont été données et c'est la raison pour laquelle le préfet a pris cette décision, en accord total avec la rectrice de l'académie et moi-même." C’est en vertu de la loi contre le séparatisme que le préfet Hugues Moutouh, a acté en mars dernier la fermeture de ce collège à partir de la rentrée prochaine.
Le rectorat reproche à cette école de tenir une comptabilité imprécise, avec des prêts privés importants de personnes non identifiables. La rectrice de l’académie de Nice, Natacha Chicot avait également précisé “qu’il n’y a jamais eu d’alertes sur un éventuel embrigadement ou une situation de radicalisation dans cet établissement.”