France: interpellation d'un septième influenceur algérien
Le ministre français de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a annoncé qu'un septième influenceur algérien qui "appelait à commettre des actes violents sur le territoire français” a été interpellé en France ce mercredi.
Le ministre français de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a annoncé qu'un septième influenceur algérien a été interpellé en France / Photo: Reuters (Reuters)

"L'influenceur algérien Rafik Meziane qui appelait à commettre des actes violents sur le territoire français sur TikTok a été interpellé ce matin", a écrit Retailleau ce mercredi sur X.

"Merci aux enquêteurs et aux forces de l’ordre pour leur professionnalisme", a-t-il ajouté.

Selon les informations de BFMTV, l'influenceur a été interpellé dans le 13e arrondissement de Paris. Son état de santé ayant été jugé "incompatible" avec une mesure de garde à vue, il sera convoqué ce jeudi 23 janvier, rapporte la chaîne d'information citant une source proche du dossier.

Rafik Meziane est le septième influenceur algérien arrêté en France depuis le début de l'année, selon BFMTV.

Tension franco-algérienne

Les tensions entre Alger et Paris se sont, justement, accrues ces derniers jours sur fond de l'affaire de l’influenceur algérien Boualem N., connu sous le pseudonyme de Doualemn, expulsé en Algérie avant d'être renvoyé en France.

L’expulsion de l'influenceur de 59 ans, interpellé à Montpellier pour "incitation à la violence" sur TikTok, avait été refusée dans la foulée par les autorités algériennes qui l’avaient renvoyé vers Paris.

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, avait évoqué des mesures de rétorsion si Alger “continue l’escalade’’. Dans un entretien sur LCI, il s’était dit "stupéfait" par le refus de l’Algérie de reprendre l’influenceur. Parmi les options évoquées figurent une révision des quotas de visas, une réduction de l’aide au développement ou des ajustements dans la coopération bilatérale. “La France n’aura pas d’autre possibilité que de riposter si cette posture persiste’’, a-t-il déclaré.

Bruno Retailleau, lui, avait vivement critiqué la décision des autorités algériennes de refuser l’entrée de Doualemn, estimant, lors d’un déplacement à Nantes, que "l’Algérie cherche à humilier la France" et qualifiant cette situation de "seuil extrêmement inquiétant".

En réaction, la diplomatie algérienne avait, dans un communiqué, dénoncé avec fermeté ce qu’elle a qualifié de "campagne de désinformation" menée par certains courants politiques en France, notamment l’extrême droite, à l’encontre de l’Algérie.

"L’Algérie n’est, d’aucune façon, engagée dans une logique d’escalade, de surenchère ou d’humiliation", avait affirmé le ministère des Affaires étrangères algérien.

"Au contraire, ce sont l’extrême droite, ses relais et ses porte-voix qui veulent imposer aux relations algéro-françaises leur haine exprimée publiquement et sans la moindre réserve ou limite", avait-on ajouté.

"L’extrême droite, haineuse et revancharde, mène, à travers ses soutiens dans le gouvernement français, une campagne de désinformation contre l’Algérie", a dénoncé Alger.

Le Quai d'Orsay avait, à son tour, réagi à ces déclarations, via son porte-parole Christophe Lemoine. "Depuis quelque temps, les autorités algériennes ont adopté une attitude assez hostile vis-à-vis de la France", avait déclaré Lemoine samedi sur France Info. ‘’Il n'y a pas de désinformation dans l'ensemble de cette séquence’’, avait-il ajouté, indiquant que la France a "atteint avec l'Algérie, un seuil extrêmement inquiétant".

La "posture de dialogue (...) existe encore à Paris", avait-il assuré.

Lemoine était resté évasif sur les éventuelles démarches que la France pourrait entreprendre pour répondre à l'Algérie. "C'est une réflexion qui est en cours entre le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, et tout particulièrement son ministre Jean-Noël Barrot, et le ministère de l’Intérieur", avait-il noté.

De son côté, l'ancien député européen, Karim Zéribi, avait dénoncé ce qu’il a qualifié de "climat politico-médiatique anti-algérien" croissant en France, jugeant cette situation "insupportable et irresponsable".

TRT Français et agences