France: Gabriel Attal reste premier ministre pour l’instant
Le Premier ministre a remis sa démission à l’Elysée ce matin mais le président Emmanuel Macron lui a demandé de rester en poste “pour le moment” afin d'éviter une vacance du pouvoir. Explications.
Emmanuel Macron demande à Gabriel Attal de rester Premier ministre. Celui-ci a annoncé sa démission dimanche soir dès l'annonce des résultats du second tour des législatives / Photo: AFP (AFP)

Gabriel Attal démissionne mais il avait assuré qu’il resterait à disposition pour régler les affaires courantes de l’État le temps qu’un nouveau gouvernement voie le jour. L’Elysée a annoncé, dans un communiqué à BFMTV, qu’Emmanuel Macron a accepté la démission de Gabriel Attal et lui a demandé de rester en place “afin d'assurer la stabilité du pays”.

Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, s’est également rendu à l’Elysée. Il s’était engagé pendant la campagne électorale à rester ministre le temps qu’il faudra même s' il est élu député et qu’il veut clairement jouer son rôle dans son groupe politique. Il devra tout de même décider avant le 10 août s'il reste ministre ou s'il siège à l’Assemblée, conformément à la loi qui fixe un délai pour se décider.

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C’est important parce que la formation d’un nouveau gouvernement va sans doute prendre quelques jours, voire semaines. La France n’en a pas l’habitude mais l’Assemblée nationale est sortie des urnes divisée en trois blocs. Le Nouveau Front populaire arrive en tête avec 178 sièges, ce qui est une majorité relative. Il lui faut trouver des soutiens, des partenaires pour assurer la survie de son gouvernement.

Il n’y a pas d’urgence car la Constitution ne prévoit aucun délai pour constituer un nouveau gouvernement selon Jean-Philippe Derosier, spécialiste de droit constitutionnel et professeur de droit à l'université de Lille.

Aucun délai pour former un gouvernement

Si Emmanuel Macron est seul à pouvoir nommer, selon la Constitution, le nouveau premier ministre (art 8), il doit consulter le groupe sorti vainqueur des urnes, ici le NFP. “Ce n'est pas à lui de choisir le prochain premier ministre.” poursuit Jean-Philippe Derosier, spécialiste du droit.

Rien cependant ne l’empêche de passer outre cette pratique démocratique mais ce serait risqué puisque le camp présidentiel est sorti affaibli des urnes. La dissolution a également encore davantage écorné l’image du chef de l’Etat, et surtout, il s’exposerait à des recours au Conseil constitutionnel.

Ce sera donc à la gauche de trouver son candidat. Le NFP étant en tête, le nom de Jean-Luc Mélenchon, président de la France insoumise circule bien entendu. À la France Insoumise, certains veulent y croire mais dès la formation du NFP, le PS et les Écologistes avaient rejeté cette option. Sont évoqués pour diriger le gouvernement François Ruffin, ex-LFI, affranchi réélu grâce au front républicain dans la somme, ou Laurent Berger, l’ancien leader du syndicat la CFDT. Le nom de Marine Tondelier, la cheffe des Écologistes circule également.

Qui dans ce gouvernement de gauche ?

Une fois le premier ministre trouvé, il reste à former un gouvernement. Ayant une majorité relative, le NFP va devoir “ouvrir” son gouvernement à des élus d’autres partis, pour s’assurer une stabilité et un soutien lors des votes à l’Assemblée nationale. Les élus NFP se réunissent aujourd’hui pour se consulter sur le nom d’un premier ministre. Nul doute que la question d’une coalition va occuper les débats.

La nouvelle assemblée doit se réunir le 18 juillet prochain, et l’élection du président de l’assemblée doit se faire à ce moment-là. Il y a donc quand même urgence à trouver une voie pour gouverner.

TRT Francais