Dans leur lettre adressée à Yaël Braun-Pivet, les élus des groupes Renaissance, le parti du président Emmanuel Macron, et Horizons, le mouvement de l'ancien Premier ministre Edouard Philippe, citent des informations récemment déclassifiées des services de renseignement américains selon lesquels la Russie a versé depuis 2014 des centaines de millions d'euros à des partis politiques étrangers "dans le but d'accroître son influence et de peser sur les scrutins".
Ils s'appuient aussi sur des propos d'un ancien ambassadeur de France à Moscou, Jean-Maurice Ripert, qui a déclaré à la télévision que "personne n'ignorait qu'un certain nombre d'hommes et de femmes politiques français d'un certain bord venaient et ne repartaient pas les mains vides".
"Le rapprochement entre ces deux informations ne peut que jeter le plus grand trouble auprès de ceux qui, comme nous, sont attachés à notre démocratie", disent les élus dans leur lettre transmise à la presse par le député du Cher François Cormier-Bouligeon, membre de la commission de défense nationale de l'Assemblée.
Les députés rappellent aussi l'existence de prêts contractés auprès de banques russes par le Front National (aujourd'hui Rassemblement National) "pour financer des campagnes électorales et dont les sommes sont toujours dues", ou encore la nomination au conseil d'administration d'entreprises russes d'anciens dirigeants français, comme l'ex-Premier ministre François Fillon, candidat des Républicains (droite) à la présidentielle de 2017.
"Ces faits renforcent à l'évidence le sentiment d'une volonté de la Russie de peser dans le débat public français", estiment-ils.
L'ensemble des éléments justifie la création d'une commission d'enquête "afin de savoir si des partis politiques français -et lesquels- ont bénéficié de financements russes", écrivent les députés à la présidente de l'Assemblée nationale, elle-même membre du groupe Renaissance.