A l'occasion d'une actualisation de son analyse de début septembre, le gestionnaire des lignes à haute tension françaises a également fait savoir que la disponibilité du parc nucléaire devrait "s'écarter à la baisse" de ses précédentes prévisions "à partir de fin octobre et jusqu'à mi-novembre au moins".
RTE n'anticipe toutefois qu'un "très faible risque pour la sécurité d'approvisionnement des deux prochaines semaines et un risque modéré début novembre". Si l'impact du mouvement social "ne remet pas en cause, à date, la trajectoire centrale présentée par RTE pour les mois de décembre et janvier, (il) fait néanmoins peser une hypothèque réelle sur la disponibilité du parc au cours du mois de novembre, en retardant de deux à trois semaines les nombreuses remises en service attendues autour de la Toussaint.
" La disponibilité prévisionnelle du parc nucléaire a ainsi été affinée pour les toutes prochaines semaines - avec notamment 25 à 30 gigawatts (GW) fin octobre et 26 à 33 GW mi-novembre -, tandis que le bon avancement des travaux liés aux problèmes de corrosion détectés sur certains réacteurs "crédibilise la perspective d'un niveau de 45 GW "au coeur de l'hiver".
"Le mois de novembre - notamment la fin du mois - et le début du mois de décembre (ont) un profil spécifique. Donc, si à ce moment-là, certains réacteurs nucléaires dont on attend la remise en service sont décalés, bien évidemment ça va accroître le risque sur la sécurité d'approvisionnement", a déclaré à la presse Thomas Veyrenc, directeur exécutif du pôle stratégie, prospective et évaluation de RTE.
"Dans l'ensemble, (notre) réactualisation du diagnostic comporte plus de nouvelles favorables que de nouvelles défavorables sur la sécurité d'approvisionnement. Ce qui est important, c'est que nous ne changions pas notre vision de l'hiver globalement", a-t-il cependant ajouté.
Les négociations chez EDF commencent mercredi
Le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, avait déclaré la semaine dernière que la priorité pour EDF était de redémarrer le plus rapidement possible ses réacteurs à l'arrêt afin de retrouver 50 GW de capacités de production nucléaire disponibles début janvier 2023. Mardi matin, la disponibilité du parc nucléaire français s'établissait à environ 46%, soit 28,5 GW sur un total de 61,4 GW de capacités installées.
RTE a également fait état d'une diminution de la consommation française d'électricité (corrigée des aléas météorologiques) de l'ordre de 3 à 4% en septembre par rapport à la tendance du premier semestre, la baisse atteignant 8 à 9% pour les grands sites industriels raccordés au réseau public de transport d'électricité. Les prix de l'électricité sur les marchés à terme pour la fin de 2022 et le début de 2023 "intègrent toujours une prime de risque qui apparaît manifestement disproportionnée par rapport aux fondamentaux de l'équilibre offre/demande", a aussi estimé RTE, dont une actualisation des prévisions est prévue mi-novembre.
A l'occasion d'une journée de grève interprofessionnelle à l'appel de plusieurs syndicats, Virginie Neumayer, déléguée de la Fédération nationale des mines et de l'énergie de la CGT, a déclaré mardi à Reuters que 20 réacteurs sur un total de 56 étaient concernés par des grèves, dont 17 voyaient en conséquence leurs travaux de maintenance retardés.
Un accord entre tous les syndicats des industries électrique et gazière a été signé dans la matinée pour la première fois depuis 2008, a cependant indiqué EDF. Des négociations au niveau de l'entreprise vont maintenant avoir lieu, avec une première réunion prévue mercredi.