Ils sont douze à briguer la présidence française, promise selon tous les sondages au sortant Emmanuel Macron, dont les deux principaux rivaux semblent être Marine Le Pen (extrême droite) et Jean-Luc Mélenchon (gauche radicale).
Voici une brève présentation des candidats du premier tour de la présidentielle :
Emmanuel Macron
Accaparé par la guerre en Ukraine, le chef de l'Etat, qui a annoncé très tardivement briguer un second mandat, est assez absent de la campagne. Par rapport au scrutin de 2017, où il tendait de séduire droite et gauche, il est cette fois-ci plus libéral.
Le président-candidat, que tous les sondages annoncent vainqueur depuis des mois, veut ainsi une France où "chacun travaille plus", avec une retraite repoussée à 65 ans, mais promet en contrepartie le plein emploi en cinq ans.
Selon un sondage Elabe publié mardi, il recueille 28% d'intentions de vote.
Marine Le Pen
La finaliste de la dernière présidentielle, qui avait été laminée par Emmanuel Macron lors d'un débat avant le second tour en 2017, demeure sa principale menace. Elle recueille 23% des intentions de vote a u premier tour.
La fille de Jean-Marie Le Pen, tout en restant sur ses thématiques habituelles (stopper l'immigration, combattre l'islamisme), mène une campagne de terrain, avec beaucoup de déplacements, axée sur le pouvoir d'achat, principale préoccupation des classes populaires. Elle aspire à "rendre leur argent" et "leur pays" aux Français, grâce à un emprunt national.
Jean-Luc Mélenchon
Quatrième en 2017 avec 19,58% des voix, le candidat se voit en troisième homme du scrutin, à la faveur d'une percée récente dans les sondages, qui évaluent désormais son soutien à 15,5% des votants.
Leader de la gauche radicale, il propose un programme de "rupture" avec le libéralisme économique, qui passerait par la rédaction d'une nouvelle Constitution et une VIe République plus parlementaire et participative. Il veut aussi planifier la "bifurcation écologique", décréter des mesures d'"urgence sociale", développer les services publics et taxer davantage les plus riches.
Valérie Pécresse
La candidate de la droite traditionnelle, ancienne ministre sous Nicolas Sarkozy, ne parvient pas à percer dans les sondages, où elle émarge désormais à 8%.
Elle mène une campagne très à droite, défend un projet d'ordre "dans les comptes et dans la rue", ferme sur le régalien et plutôt libéral sur l'économie, avec des mesures de pouvoir d'achat.
Eric Zemmour
L'ex-polémiste, dont le discours est plus à l'extrême droite encore que Marine Le Pen, défend un programme radical de lutte contre l'immigration, à coups d'expressions sulfureuses comme la "remigration" des étrangers, associées à une vision plutôt libérale de l'économie.
Il pousse le curseur plus loin sur "l'identité" en mettant sur le même plan Islam et islamisme ou en proposant un référendum sur l'interdiction de porter un premier prénom d'origine étrangère pour les futures naissances.
Après un début de campagne en fanfare, il ne séduit toutefois plus que 9% des votants dans les sondages.
Yannick Jadot
L'écologiste, dont la campagne n'a jamais vraiment décollé - il est à 5% des intentions de vote -, propose un programme autour de 120 propositions, liant étroitement mesures environnementales, économiques, sociales, de société et internationales.
De gauche, pro-européen et tenant d'une ligne pragmatique, il défend "une écologie qui réussit".
Yannick Jadot souhaite notamment la fermeture d'une dizaine de centrales nucléaires d'ici 2035. Il propose aussi la création d'un impôt "climatique" sur la fortune" et une augmentation du salaire minimum de 10% en cours de mandat.
Fabien Roussel
Le candidat communiste a été l'une des surprises de la campagne. Mais il dévisse à 2,5% des intentions de vote, selon le sondage Elabe mardi. Cet ancien journaliste à l'éloquence reconnue propose un programme "des jours heureux" en faveur de l'emploi et du pouvoir d'achat , mais aussi la rupture avec les traités européens.
Refusant "une France qui promet l'austérité", il affirme sa différence vis-à-vis de l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon, notamment sur le nucléaire, qu'il défend, la laïcité et la sécurité.
Nicolas Dupont-Aignan
Ce souverainiste, "héritier" selon lui du gaullisme, avait tutoyé les 5% des suffrages en 2017. Il ne décolle toutefois pas dans les sondages cinq ans plus tard, avec 2% des intentions de vote.
M. Dupont-Aignan se rêve à la tête d'une France "indépendante", et appelle à "choisir la liberté" à travers un projet de rupture profonde avec les fondements de l'Union européenne.
Bien qu'il n'ait "jamais prononcé" le mot "Frexit", il envisage une sortie complète de l'UE par référendum.
Anne Hidalgo
La maire de Paris a sombré à 2% des intentions de vote. Un camouflet pour les socialistes qu'elle représente, quand François Hollande, cadre de ce parti, était président de la République il y a cinq ans encore, avant l'élection d'Emmanuel Macron.
Mme Hidalgo, largement inaudible, veut répondre à "l'urgence sociale, écologique et démocratique" et insiste dans son prog ramme sur "le pouvoir d'achat, le travail et les salaires", qu'elle veut augmenter, en commençant par le salaire minimum.
Jean Lassalle
Pour sa deuxième campagne présidentielle, cet ancien berger du Béarn (sud-ouest) fait de ses bien-aimées campagnes la "grande cause nationale" de son projet.
Son slogan: "La France authentique". M. Lassalle se veut le porte-parole de la ruralité française, un pied hors des sentiers battus par ses onze rivaux. Son électorat est estimé à 3% des votants.
Philippe Poutou
Le trotskiste, qui participe pour la troisième fois au scrutin présidentiel, défend un projet visant à mettre "les capitalistes hors d'état de nuire", se dressant face au candidat "président des riches" Emmanuel Macron.
Face à "l'urgence anticapitaliste", son slogan, l'ex-ouvrier souhaite l'expropriation des grandes entreprises, à commencer par les grands groupes de l'industrie pharmaceutique, et des multinationales "qui pillent les richesses aux quatre coins du monde". Il est crédité d'1,5% d'intentions de vote.
Nathalie Arthaud
Cette défenseure d'un "communisme révolutionnaire" basé sur les "luttes collectives", porte un projet politique anti-patronat et pour les "travailleurs".
Mme Arthaud est contre la "domination" du capitalisme et désire notamment la fin du secret bancaire, industriel et commercial pour une totale transparence des entreprises. Elle rassemble 0,5% des intentions de vote.