Le nouveau Premier ministre français François Bayrou a convié jeudi les forces politiques, à l'exception de la gauche et de l'extrême droite, et leur a proposé d'intégrer son gouvernement, se disant prêt à "reprendre" la réforme des retraites votée en 2023..

Selon les services du Premier ministre et plusieurs participants à ces pourparlers, il a tenté de convaincre la trentaine de responsables attablés autour de lui avec deux propositions phares.

La première: une "offre publique de participation" au gouvernement, adressée à l'ensemble des partis présents autour de la table.

La seconde: "reprendre sans suspendre" la réforme des retraites adoptée en 2023, que la gauche et le parti d'extrême droite RN veulent abroger.

Rien n'assure toutefois que les propositions du Premier ministre feront bouger les lignes, tant l'accueil de cette réunion au sommet a été frais chez certains invités, même si tous ont honoré leur participation.

Bayrou à la peine pour former son gouvernement

Tout le monde n’a pas dévoilé son intention mais les Socialistes ont à la sortie de la réunion exclu leur participation au gouvernement Bayrou. Les écologistes sont sur leur garde, si le camp présidentiel poursuit la même politique, il y aura censure ont-ils déclarés.

Si la proposition de François Bayrou a pu surprendre, l’Insoumis Manuel Bompard regarde cela avec un oeil ironique sur son compte X: “Normalement, les adultes ne croient plus au Père Noël”, a-t-il écrit.

La formation du prochain gouvernement n’est donc pas acquise semble-t-il à gauche, le chef du groupe Les Républicains Laurent Wauquiez réclame un engagement de ne pas renverser le gouvernement pendant 6 mois.

François Bayrou assure ce jeudi qu’il pourrait annoncer la composition de son gouvernement ce week-end, en tout cas avant Nöel.

Le centriste Bayrou, chef du MoDem a succédé à Michel Barnier, renversé après seulement trois mois en poste par une censure votée par des députés de gauche et d'extrême droite.

François Bayrou est ainsi devenu le sixième chef du gouvernement depuis la première élection d'Emmanuel Macron en 2017 et le quatrième en 2024.

Un Premier ministre qui ne convainc pas

Mais sa première semaine à Matignon a surtout été marquée par un flot de critiques sur sa présence au Conseil municipal de Pau, ville dont il entend rester maire, en pleine crise à Mayotte.

Le Premier ministre ne recueille que 36% de satisfaction selon un sondage Ifop pour Sud Radio jeudi, contre 52% et 53% pour ses prédécesseurs Michel Barnier et Gabriel Attal, à leurs débuts à Matignon.