C’est un triste record enregistré par ce collectif qui recense depuis douze ans le nombre de sans-abris décédés dans la rue. Il publie aujourd’hui son étude annuelle où il enregistre les décès de sans-abris et consigne une petite biographie pour chacun d’eux.
735 personnes sans abris, c'est-à-dire vivant à la rue, en hébergements d’urgence, dans des squats ou dans des structures de soins, sont mortes en 2023, selon cette association.
Bérangère Grisoni, la présidente du Collectif Les morts de la rue décrit le profil de ces personnes décédées. Il s’agit majoritairement d’hommes âgés en moyenne de 48,8 ans car la rue abîme, explique t-elle. En effet, l’âge moyen de décès de la population française est de 79,9 ans.
Pourquoi une hausse des décès ?
D’après cette étude, ces décès ont lieu “tout au long de l’année, avec une légère prédominance en hiver (31 %)” et une stabilité lors des trois autres saisons (23 %).
Le nombre de sans-abris ou de personnes n’ayant pas d’habitat pérenne a augmenté ces dernières années. 330 000 personnes vivent en hébergement, en CADA (centre d’accueil de demandeurs d’asile), à l’hôtel, en abri de fortune ou à la rue. Ce nombre a plus que doublé depuis 2012 (143 000) et même triplé depuis 2001, selon la Fondation Abbé Pierre.
C’est aussi, selon la présidente du collectif, Bérangère Grisoni, lié au durcissement des politiques publiques engagées contre les sans-abris comme les arrêtés municipaux anti-mendicité pris dans des villes comme Amiens, Angoulême ou Charleville-Mézières.
On peut ajouter le manque de places dans les hébergements d’urgence ce qui signifie que la plupart des hommes restent à la rue même en hiver car ils ne sont pas prioritaires.