Thuram est le premier bleu convoqué pour l'Euro-2024 à prendre position aussi clairement contre le Rassemblement National dans la perspective des élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet.
"Je pense que la situation est triste, très grave, a déclaré le joueur de l'Inter Milan en conférence de presse, à deux jours de l'entrée en lice des Français à l'Euro-2024 contre l'Autriche. J'ai appris ça (la victoire du RN aux Européennes, ndlr) après le match contre le Canada (dimanche, ndlr), on était un peu tous choqués dans le vestiaire. Il faut dire à tout le monde d'aller voter, se battre au quotidien pour que le RN ne passe pas."
Jusqu'ici, tous les joueurs tricolores interrogés sur la situation politique en France s'étaient contentés de dire qu'il fallait se mobiliser pour aller voter, sans prendre parti.
"J'espère que tout le monde partage mon avis, ce n'est pas assez de dire qu'il faut aller voter, il faut expliquer comment on en est arrivés là", a-t-il ainsi expliqué.
"Je ne pense pas que ce soit très compliqué de s'exprimer là-dessus, ça vient de mon éducation, je sais que plein de gens me suivent sur les réseaux, je suis obligé de faire passer certains messages. En grandissant avec mon père, je me sens responsable de tenir ce genre de message", a poursuivi le fils de Lilian Thuram, le champion du monde 1998 connu pour son engagement dans l'antiracisme.
"Je n'ai aucun doute sur le fait que tout le monde pense comme moi en équipe de France. Je ne suis pas là pour forcer quelqu'un à dire quelque chose même s'il le pense. Grâce à mon père, je maîtrise assez cette situation pour pouvoir en parler", a-t-il ajouté.
Pour rappel, le Rassemblement national est arrivé largement en tête du scrutin européen avec 31,47 % des voix, suivi, loin derrière, par la liste de la candidate macroniste Valérie Hayer, qui a collecté 14,56 % des voix, selon les résultats définitifs annoncés lundi en fin d'après-midi par le ministère de l'Intérieur.
Le président français Emmanuel Macron, a annoncé dimanche dernier, la dissolution de l'Assemblée nationale, après les résultats des élections européennes. Les Français sont appelés aux urnes le 30 juin (premier tour) et le 7 juillet (second tour) pour des législatives anticipées.
En réponse à la poussée de l'extrême droite, les partis de gauche se sont alliés pour former un nouveau Front populaire, visant à contrer cette influence grandissante.