État de Palestine: Emmanuel Macron tergiverse
L’annonce par Macron d’une conférence internationale en 2025, sur la création d’un État palestinien, masque à peine son ambiguïté sur la question palestinienne, contrairement à Valéry Giscard d’Estaing en 1974.
Le président français Emmanuel Macron (à gauche) attendant l'arrivée du président paraguayen Pena avant leur rencontre à l'Elysée à Paris le 9 décembre 2024. / Photo: AFP (AFP)

Depuis l'arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir en France en 2019, la position ferme de la France en 1974 (par Giscard D'estaing) sur la question palestinienne semble s'être ramollie. Si le président français est favorable à l'adhésion de la Palestine à l’ONU, défend la solution à deux États et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, il est demeure ambigu au sujet de la reconnaissance d’un État palestinien.

Parallèlement, son soutien à Netanyahu et à Israël semble inéquivoque. Le rétropédalage de la France au sujet de l’inculpation de Netanyahu par la CPI pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité participe de cette logique.

“Un État ne peut être tenu d’agir de manière incompatible avec ses obligations en vertu du droit international en ce qui concerne les immunités dont bénéficient les États non-parties à la CPI”, a réagi le ministère français des Affaires étrangères au sujet du mandat d’arrêt contre le Premier ministre Israélien.

Avant l'arrêt de la CPI, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot avait pourtant assuré que Paris appliquera la loi internationale et suivra ses obligations en tant que signataire du statut de Rome.

Qui plus est, Emmanuel Macron a promu des lois comme la répression du délit d’apologie du terrorisme. Une disposition dont LFI souhaite l’abrogation, car “souvent instrumentalisée pour des délits liés à l’antisémitisme”, l’objectif d'après le parti de Jean-Luc Mélenchon étant de “brider la liberté d’expression” et “toute critique contre Israël”.

Giscard D’Estaing, l'exception

Avec Valéry Giscard D'Estaing, la voie de la France était audible, sans ambiguïté et respectée au Moyen-Orient. Le président français de 1974 à 1981, s’était prononcé sans ambages pour un État palestinien en harmonie avec la résolution 242 du Conseil de securité.

“Le fond du problème est de considérer qu’il ne peut y avoir de paix durable au Proche-Orient que si la question palestinienne fait l’objet d’un juste règlement… À partir du moment où la communauté internationale reconnaît l’existence d’un peuple palestinien, ce peuple doit pouvoir disposer d’une patrie…“, déclarait Valéry Giscard d’Estaing en 1974.

La position de la France sur la question palestinienne s’est ramollie avec Emmanuel Macron dans la lignée de ses prédécesseurs Nicolas Sarkozy et François Hollande, fervents défenseurs d'Israël.

Macron semble désormais privilégier les effets d’annonce au Moyen-Orient, à défaut d'être audible. La dernière en date est l’annonce de cette conférence que la France et l'Arabie saoudite devraient coprésider en juin 2025 au sujet de la création d'un Etat palestinien.

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