À Nice, depuis l’attaque du 7 octobre, plusieurs drapeaux israéliens trônent aux côtés du drapeau français sur la façade de l’Hôtel de Ville, provoquant la colère de nombreux militants de la cause palestinienne.
Alors que le massacre en cours dans la Bande de Gaza a déjà fait plus de 25 000 morts, dont une majorité de femmes et d’enfants, dans des bombardements aveugles, le maire de la ville, Christian Estrosi, affiche fièrement son soutien à Israël.
Courant octobre 2023, Amira Zaiter et Hager Barcous, à la tête de l’association "De Nice à Gaza", écrivaient une lettre à l’élu azuréen pour l’exhorter à retirer ces drapeaux dont la présence alimente "la haine et la division entre Niçoises et Niçois".
En l’absence de réponse, elles ont saisi la justice, hier, lundi, pour en obtenir le retrait par voie de droit.
Dans sa requête déposée devant le tribunal administratif de Nice, et consultée par Anadolu, Maître Sefen Guezguez invoque "une violation du principe de neutralité" par Christian Estrosi.
Le conseil demande ainsi à la justice d’ordonner "à la mairie de Nice de retirer sans délai le drapeau israélien de l’Hôtel de Ville de Nice" dans le cadre d’une procédure pour "excès de pouvoir".
Dans une déclaration à Anadolu, Amira Zaiter, à l’origine de la requête, explique avoir initié ce recours "dans un souci de respect pour les Palestiniens tués par l'armée israélienne".
"L’Etat d’Israël participe activement, continue de participer et risque de persévérer dans des actes génocidaires à l'encontre de la population palestinienne à Gaza", note la jeune femme qui estime que "le choix du maire de Nice, d'afficher le drapeau israélien relève de sa position personnelle et ne reflète en aucun cas l'opinion publique".
De son côté, Maître Guezguez précise dans son recours que "plus de 24 000 morts sont recensés en Palestine des suites de l’action israélienne" et que "malgré cela, son drapeau continue à flotter sur la mairie de Nice".
"Le principe de neutralité interdit donc à la mairie de Nice d’afficher sur le fronton de son édifice public un drapeau israélien, d’autant que le positionnement politique de l’édile en faveur de cet État est connu et constant", poursuit l’avocat niçois.
Mais cette procédure judiciaire n’est en réalité qu’une étape supplémentaire dans le bras de fer qui oppose Christian Estrosi aux militants de la cause palestinienne.
Courant décembre, l’association "De Nice à Gaza" avait déjà déposé une plainte pour diffusion de fausse information après que l’élu niçois a affirmé, dans une interview télévisée, que la guerre en cours dans la Bande de Gaza relevait d’"une guerre d’images" où côté palestinien, "on voit des mamans qui pleurent avec un bébé en plastique faisant croire que c’est un bébé mort dans ses bras".
Estimant que "la ligne rouge a déjà été dépassée" par Christian Estrosi après qu’il a accroché le drapeau israélien sur la façade de la mairie de Nice, Amira Zaiter avait décidé, par le biais de Maître Sefen Guezguez, d’intenter une première action en justice pour que les déclarations d'Estrosi soient sanctionnées.
"Nous sommes outrés, choqués de ces propos", déclarait la jeune femme qui se demandait "comment on peut dire que des femmes palestiniennes font semblant de pleurer avec des bébés en plastique ?".
À noter que la mairie, qui n’a pas réagi à ce stade, fait régulièrement l’objet de slogans hostiles lors des manifestations organisées chaque week-end au départ de la Place Garibaldi pour réclamer la paix en Palestine.