Des avions israéliens ont frappé Gaza en réponse à des tirs de roquettes provenant de l'enclave palestinienne, après que la police israélienne a effectué une descente dans l'enceinte de la mosquée Al Aqsa au cours de la nuit.
La radio du Hamas a indiqué que les frappes israéliennes ont touché plusieurs cibles dans la ville de Gaza et dans un camp de réfugiés.
Aucune victime n'a été signalée dans l'immédiat à Gaza.
Ces frappes aériennes interviennent après une prise d’assaut par les troupes israéliennes du troisième lieu saint de l'islam à Jérusalem-Est occupée, en utilisant des bombes à gaz et des grenades assourdissantes pendant que les Palestiniens priaient au cours de la deuxième semaine du ramadan.
Des témoins et le Croissant-Rouge palestinien ont également rapporté que les troupes israéliennes avaient battu des fidèles, faisant de nombreux blessés, ce qui fait craindre une aggravation des tensions.
Le Croissant-Rouge palestinien a également déclaré que 12 Palestiniens avaient été blessés par des balles en caoutchouc. Et d’ajouter que les forces israéliennes empêchaient ses médecins d'accéder à la zone.
Des vidéos virales prises à l'intérieur du troisième lieu saint de l'islam montrent des femmes et des enfants criant à l'aide pendant que les troupes israéliennes mènent l'attaque.
Les fidèles ont scandé des slogans anti-israéliens alors qu'ils étaient contraints de quitter la mosquée. Les soldats israéliens ont également brisé les fenêtres de la partie sud de la mosquée, selon des témoins.
La police israélienne a déclaré dans un communiqué avoir arrêté des dizaines de Palestiniens qui pratiquaient l'itikaf, une pratique religieuse selon laquelle les musulmans restent dans la mosquée pendant la nuit pour prier et réciter le Saint Coran.
La police israélienne a déclaré avoir arrêté plus de 350 personnes.
Les violences israéliennes à Jérusalem-Est occupée ont déclenché une vague de protestations et de condamnations de la part des Palestiniens.
"Nous mettons en garde l'occupant contre le franchissement des lignes rouges concernant les lieux saints, ce qui conduirait à une explosion", a déclaré Nabil Abou Roudeïneh, porte-parole du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.
Appels à mettre fin aux provocations
Dans un communiqué, la Turquie a appelé le gouvernement israélien à cesser immédiatement toutes les provocations susceptibles d'aggraver les tensions dans la région, soulignant que "ces attaques contre les fidèles de la mosquée Al-Aqsa pendant le mois sacré du Ramadan sont inacceptables".
Le ministère jordanien des affaires étrangères a également condamné la prise d'assaut "flagrante" de la mosquée Al Aqsa par Israël, tandis que l'Égypte a demandé l'arrêt immédiat de "l'agression flagrante" d'Israël contre les fidèles palestiniens.
L'Arabie saoudite a pour sa part condamné l'action de la police israélienne, estimant qu'elle compromettait les efforts de paix.
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a quant à lui déclaré : "Les approches extrémistes qui contrôlent la politique du gouvernement israélien conduiront à des confrontations généralisées avec les Palestiniens s'il n'y est pas mis un terme".
De retour dans la bande de Gaza assiégée, le Hamas a appelé à de grandes manifestations et les gens ont commencé à se rassembler dans les rues, avec des appels à se diriger vers la barrière lourdement gardée entre Gaza et Israël pour de nouvelles manifestations.
L'armée israélienne a déclaré que neuf roquettes avaient été tirées de Gaza vers Israël, dont au moins quatre ont été interceptées et quatre ont atterri dans des zones dégagées.
De vives tensions
Les tensions sont vives dans toute la Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est.
La violence s'est intensifiée au cours de l'année écoulée, l'armée israélienne menant des raids quasi quotidiens sur les villes et les villages palestiniens.
Au moins 88 Palestiniens ont été tués par les troupes israéliennes cette année, selon un décompte de l'Associated Press. Les attaques palestiniennes contre des Israéliens ont fait 15 morts au cours de la même période.
Plus de 700 000 colons israéliens illégaux vivent aujourd'hui en Cisjordanie et à Jérusalem-Est occupées.