La compagnie aérienne et l'avionneur européen étaient poursuivis pour homicides involontaires.
"Le 26 avril 2023, le procureur général de Paris a interjeté appel de ce jugement", fait savoir dans un communiqué le parquet général, qui officie au niveau de la Cour d'appel.
"Il entend ainsi, face aux différentes décisions intervenues au cours de cette procédure, soumettre l'affaire à un second degré de juridiction, en donnant leur plein effet aux voies de recours prévues par la loi", poursuit-il.
Le syndicat des pilotes (SNPL), qui avait exprimé son incompréhension après le jugement de relaxe, s'est réjoui jeudi de l'appel du procureur général de Paris et a exprimé son "profond soulagement".
"Le SNPL poursuivra son action afin que les responsabilités pénales d'Airbus et d'Air France soient enfin reconnues", souligne dans un communiqué le syndicat.
Le groupe Air France-KLM s'est refusé à tout commentaire. Airbus n'avait pas répondu dans l'immédiat à une demande de commentaires.
Dans sa décision de relaxe des deux entreprises prononcée le 17 avril dernier, le tribunal correctionnel de Paris a considéré qu'aucun lien de causalité certain entre les sondes anémométriques incriminées ou le défaut d'information reproché d'un côté et l'accident de l'autre n'avait pu être démontré.
Le tribunal a en outre considéré que les pilotes disposaient des connaissances nécessaires pour faire face au gel des sondes.
Après deux mois de procès l'an dernier, le parquet de Paris avait demandé la relaxe d'Air France et d'Airbus, estimant leur responsabilité impossible à démontrer. Les avocats des deux entreprises avaient aussi plaidé la relaxe.
Le 1er juin 2009, l'Airbus A330 du vol AF447 entre Rio de Janeiro et Paris s'est abîmé en pleine nuit au milieu de l'Atlantique, entraînant la mort des 216 passagers et des 12 membres d'équipage.
Trente-trois nationalités, au total, étaient représentées à bord de l'AF447, principalement des Français, des Brésiliens et des Allemands.