"La France condamne le coup d'État militaire qui est en cours au Gabon", a annoncé mercredi le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, en indiquant que Paris "surveille avec beaucoup d'attention l'évolution de la situation".
La diplomatie française "réaffirme son souhait que le résultat de l'élection, lorsqu'il sera connu, puisse être respecté", a ajouté M. Véran lors d'une conférence de presse à l'issue du Conseil des ministres.
La Première ministre, Elisabeth Borne, avait dit dans la foulée que la France suivait "avec la plus grande attention" la situation, lors d'une réunion devant les ambassadrices et ambassadeurs de France réunis à Paris.
Omar Bongo était l'un des plus proches alliés de la France dans l'ère post-coloniale et Ali est un habitué à Paris, où sa famille possède un vaste portefeuille immobilier qui fait l'objet d'une enquête de la part des magistrats anti-corruption.
Emmanuel Macron s'était, lui, rendu au Gabon en mars dernier à l'occasion du Sommet sur les forêts, une visite perçue par certaines personnalités de l'opposition comme un soutien à Bongo avant la présidentielle.
La réaction de Paris est très attendue alors qu'à la suite du coup d'État au Niger le 26 juillet dernier, elle a refusé de reconnaître le régime militaire et promis de soutenir les pays de la Communauté économique d'Afrique de l'Ouest (Cedeao), dont certains membres soutiennent une action militaire contre les putschistes.
Lundi, Emmanuel Macron a évoqué l'"épidémie" de coups d'État dans la région francophone d'Afrique, défendant sa politique de fermeté à l'égard des militaires au Niger. La cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, avait, elle, estimé début août qu'il s'agissait du "coup d'Etat de trop".
Face au sentiment anti-français grandissant au Sahel en particulier, avec le départ des militaires du Mali et du Burkina, la France avait lancé une réorganisation de sa présence sur le continent, l'objectif étant de réduire sensiblement le nombre de ses forces militaires prépositionnées.
Au Gabon, environ 400 soldats sont encore déployés en permanence, dont certains dans la capitale Libreville, selon le ministère des Armées.
Les ministres de la défense de l'UE discutent de l'évolution de la situation au Gabon
Josep Borrell, haut représentant de l'Union européenne (UE) pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a déclaré à la presse à l'entrée de la réunion informelle des ministres de la Défense de l'UE organisée à Tolède par l'Espagne, que la prise de pouvoir par les militaires en République gabonaise " accroîtrait l'instabilité dans toute la région ".
"Les nouvelles en provenance de la région sont mitigées. J'ai appris la nouvelle ce matin, il est trop tôt pour faire une déclaration officielle. Mais si cette nouvelle est confirmée, elle augmentera l'instabilité dans toute la région" a-t-il indiqué.
En précisant que les événements au Gabon seront également abordés lors de la réunion, M. Borrell a indiqué que les conséquences de l'intervention militaire au Niger seront déjà discutées et que l'instabilité en Afrique pourra faire l'objet d'un débat plus approfondi après les événements au Gabon.
La Russie "profondément préoccupée"
Le Kremlin a indiqué mercredi suivre la situation au Gabon avec une "profonde préoccupation", alors qu'un coup d'Etat militaire y est en cours et que le président Ali Bongo Ondimba a été placé en résidence surveillée.
"La situation au Gabon est un sujet de profonde préoccupation" et "nous surveillons de près ce qui s’y passe", a déclaré mercredi à Moscou à des journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
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La Chine appelle à "garantir la sécurité" d'Ali Bongo
La Chine a appelé mercredi "les parties concernées" au Gabon à "garantir la sécurité" du président Ali Bongo Ondimba, après le coup d'Etat militaire survenu dans ce pays d'Afrique centrale riche en pétrole.
"La Chine suit de près l'évolution de la situation au Gabon et appelle les parties concernées à agir dans l'intérêt fondamental du peuple gabonais", a commenté un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin, interrogé lors d'une conférence de presse.
Le porte-parole a appelé les différents acteurs à "résoudre pacifiquement leurs différends par le dialogue, au retour immédiat à l'ordre normal, et à garantir la sécurité personnelle d'Ali Bongo".
Mercredi, les autorités gabonaises venaient d'annoncer la réélection d'Ali Bongo avec 64,27% des voix quand un groupe d'une douzaine de militaires est apparu sur les écrans de la chaîne de télévision Gabon 24 pour annoncer “mettre fin au régime en place".
Ali Bongo avait été élu en 2009 après la mort de son père Omar Bongo Ondimba, qui avait dirigé le Gabon pendant plus de 41 ans.
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