“Des manoeuvres purement politiciennes visant à compromettre ma liberté d’expression”, c’est en ces termes que Rima Hassan explique sur son compte X sa convocation par la police pour apologie du terrorisme. La candidate LFI aux européennes assure qu’elle ne se laissera “pas intimider”. Cette convocation intervient après l'interdiction d’une conférence sur la Palestine à laquelle devait participer à Lille, jeudi 18 avril, Rima Hassan aux côtés de Jean Luc Mélenchon, le leader de la France insoumise.
Dans un courrier reçu ce vendredi, Rima Hassan apprend qu’elle est convoquée le 30 avril prochain « afin d’être entendue librement sur des faits d’apologie publique d’un acte de terrorisme, commise au moyen d’un service de communication au public en ligne ». Selon la police, les faits remonteraient entre le 5 novembre et le 1er décembre 2023.
Dans un communiqué que TRT Français a pu consulter, son avocat, Vincent Brenghart, indique qu'"à ce stade aucune information n’a été communiquée à Rima Hassan concernant la nature des faits qui lui seraient reprochés.”
Cette convocation s’inscrit “ dans un climat général tendant à faire taire les voix qui s'élèvent pour appeler à la protection des droits des Palestiniens et condamner les exactions commises par Israël dans la bande de Gaza” indique l’avocat dans le communiqué.
Dans un texte transmis au journal français Le Monde, Rima Hassan se dit "sereine, confiante et prête à coopérer pleinement avec les agents de la police judiciaire, en laquelle [elle a] pleinement confiance". "Je saisis cette opportunité pour dire mon inquiétude du climat ambiant qui pèse sur les voix militantes et politiques sur le sujet palestinien", ajoute la candidate LFI, condamnant "les pressions politiques visant à compromettre [sa] liberté d’expression."
La fondatrice du collectif Action Palestine France a fait l’objet de plusieurs menaces de viol et de mort alors qu’elle milite depuis de nombreuses années en faveur des droits des réfugiés palestiniens et qu’elle dénonce le génocide commis par Israel sur la bande de Gaza.
Lors d’une interview accordée en février dernier à TRT, Français Rima Hassan avait assuré “ne pas se sentir en sécurité en France pour poursuivre son combat”.
La militante indiquait alors que “le climat en France est aujourd'hui très problématique pour les voix palestiniennes, voire, dangereux”.
Rima Hassan avait dénoncé l'inscription de son nom sur un obus israélien envoyé à Gaza. La franco-palestinienne regrettait également l'absence de réaction des autorités en France.