Issu de la droite, le nouveau Premier ministre, s'est entretenu pendant cinquante minutes jeudi soir au palais de l'Elysée avec le chef de l'Etat français pour proposer son gouvernement. "Le Premier ministre a présenté l'architecture et la composition de son gouvernement qui respecte les équilibres. Il sera présenté avant dimanche, au regard des vérifications déontologiques habituelles", ont déclaré ses services dans un communiqué.
M. Barnier a dit envisager un gouvernement de 38 ministres, parmi lesquels sept membres du parti de M. Macron, trois issus de la droite (Les Républicains), deux centristes (MoDem), un Horizons ou encore un UDI (partis de centre-droit), a rapporté le chef de file des députés "macronistes", Gabriel Attal, aux élus de son groupe.
Alors qu'il peine à nommer des personnalités de gauche, seul un "divers gauche" figurerait parmi ces ministres de plein exercice.
"Aucune légitimité démocratique"
Pour Manuel Bompard, coordinateur national de la France insoumise, ce gouvernement est la "plus grande arnaque de la Ve République". "Dans une démocratie qui fonctionne bien, ce ne sont pas ceux qui perdent les élections qui se retrouvent au gouvernement", a-t-il déploré appelant ses sympathisants à manifester samedi.
"La France est devenue une parodie de démocratie", lance son collègue Louis Boyard rappelant que le "premier ministre d'un parti qui fait 5%" aux législatives "va former un gouvernement de macronistes."
Ce gouvernement est "une trahison du vote des Français", assène Sandrine Rousseau qui dénonce "un gouvernement de droite, à l'inverse des valeurs qui ont été exprimées dans les urnes".
"On devait avoir un changement, on a eu une Restauration", a regretté de son côté l'ancien président et député PS François Hollande. “Pourquoi y a-t-il eu une dissolution si c'est pour avoir à peu près les mêmes, plus à droite encore ?” a-t-il ajouté.
Henri Guaino, ancien député LR et conseiller spécial de Nicolas Sarkozy a jugé sur BFMTV que le gouvernement composé par Michel Barnier "n'a aucune légitimité démocratique".