Le cessez-le-feu est entré en vigueur tôt mercredi matin. L’armée israélienne dispose de 60 jours pour se retirer du Liban et le Hezbollah doit se retirer de la frontière sud avec Israël. L’armée libanaise a annoncé mercredi avoir pris les mesures nécessaires pour se redéployer dans le sud du Liban.
“Au fur et à mesure que l’armée libanaise se redéploiera vers le sud, les forces israéliennes partiront”, a déclaré l’envoyé américain Amos Hochstein dans une interview à Al-Jazeera.
Israël et le Liban ont déclaré se conformer à la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, selon laquelle seule l'armée régulière libanaise et la force d'interposition de l'ONU (Finul) peuvent être déployées au Sud-Liban.
Quel rôle pour la Finul ?
La Finul a été créée en 1978 après la guerre civile, 49 pays membres des Nations unies participent à cette force d’interposition. L’Indonésie est la première contributrice, avec environ 1 300 soldats. Viennent ensuite l’Inde, le Ghana, la Malaisie, puis l’Espagne et la France, avec 652 militaires
La mission de la Finul n’est pas simple, elle doit aider les parties en présence à éviter la guerre. En tant que force d’interposition et pas d’intervention, elle ne peut pas engager le feu. Les éléments de la Finul observent, patrouillent et rapportent les manquements à la résolution 1701.
Souvent baptisés “soldats de la paix”, les casques bleus de la Finul ont été pris à partie par les forces israéliennes depuis septembre dernier, leur présence semblait gêner Israël qui est normalement censée protéger les soldats de la force onusienne.
L’armée libanaise est pléthorique mais mal équipée
Alors, l’armée libanaise aura-t-elle les moyens de stopper un retour du Hezbollah dans le sud du Liban si besoin est ? L’armée libanaise compterait 60 000 hommes et elle est faiblement équipée. Les Etats-Unis ont toujours empêché son réarmement pour ne pas fâcher Israël qui ne veut pas d’une armée forte à sa porte. L’institution a surtout joué le rôle de force de sécurité intérieure pour calmer les tensions entre milices et communautés au Liban.
La crise économique qui a mis à genou le pays depuis 2020 a également affaibli les ressources de l’armée, qui à certains moments manquait même de carburant. La dévaluation de la livre libanaise a fait fondre la valeur de la solde des militaires et beaucoup ont quitté l’armée.
Ce n’est donc pas une armée bien équipée, et bien entraînée qui va devoir faire respecter la résolution 1701. Mais à l’heure où le Hezbollah est affaibli, il semble que certains pays occidentaux veulent renforcer et redonner un véritable rôle aux soldats libanais.
Mi-octobre, les dirigeants du groupe MED9 (Italie, Espagne, France, Grèce, Malte, Chypre, Slovénie, Portugal et Croatie) ont indiqué qu'ils allaient aider les forces armées libanaises “qui sont appelées à jouer un rôle stabilisateur essentiel".