Bombardements à Gaza, des dizaines de milliers de personnes encore déplacées
Appuyés par l'aviation, des soldats israéliens ont mené, vendredi, des opérations contre la ville de Gaza, poussant des dizaines de milliers de personnes à la fuite, au 9e mois de la guerre qui fait craindre un embrasement régional.
Des Palestiniens déplacés évacuent la zone de Mawassi à la périphérie du sud-ouest de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 28 juin 2024/ Photo: AFP (AFP)

L'armée avait débuté, jeudi, une opération à Choujaïya avec des tirs d'artillerie et d'hélicoptères. Des soldats y ont pénétré et des avions militaires ont visé des "dizaines de sites" du Hamas.

Des colonnes de fumée se sont élevées au-dessus de Choujaïya après des frappes aériennes et des tirs d'obus.

La Défense civile et des témoins ont fait état de "nombreux morts".

"Des dizaines de milliers de civils" ont fui le secteur, a-t-elle indiqué, après un appel de l'armée à évacuer.

"Ca suffit"

"Ça suffit! (...) Nous avons perdu nos enfants et nos maisons, et nous continuons à fuir d'un endroit à un autre", a lancé une Palestinienne en quittant le secteur.

"J'ai vu un char devant la mosquée de Chouhada qui tirait (sur des cibles). Mes parents et ma sœur étaient coincés dans la maison et je n'ai plus aucune nouvelle d'eux. Il y avait des martyrs dans les rues", a raconté Abdelkarim al-Mamlouk, un habitant de Gaza.

Dans le centre de la bande de Gaza, des sources médicales ont fait état de trois morts dont une fille à Deir el-Balah et des tirs d'artillerie ont été entendus à Nousseirat. Dans le sud, des tirs d'artillerie ont ciblé Khan ounis et Rafah.

Mohammad al-Mughair, un responsable de la Défense civile, a fait savoir que les forces israéliennes avançaient dans l'ouest de Rafah et visaient le quartier général de son agence.

"Nous avons été visés, (les tirs) causant des dommages à deux camions de pompiers, une ambulance, et une petite excavatrice qui sert à sortir les blessés de sous les gravats" a-t-il dit, ajoutant que des membres de la Défense civile avaient été blessés.

Les troupes israéliennes ont lancé, le 7 mai, une offensive terrestre à Rafah, alors présentée par Israël comme le dernier grand bastion du Hamas.

Conditions "désastreuses"

La guerre israélienne sur la bande de Gaza a fait, jusqu'à présent, 37.765 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.

La guerre a provoqué une catastrophe humanitaire dans le petit territoire palestinien de 2,4 millions d'habitants, assiégé depuis le 9 octobre par Israël: l'eau et la nourriture manquent et le système de santé est à genoux.

Un total de 32 hôpitaux sur les 36 que compte la bande de Gaza ont été endommagés depuis le 7 octobre, et parmi eux 20 sont désormais hors-service, selon des chiffres communiqués vendredi par l'OMS.

Une chargée de mission de l'Unrwa, Louise Wateridge, a qualifié, vendredi, de "désastreuses" les conditions de vie dans le territoire.

Au milieu des déchets

Des habitants vivent dans des ruines d'immeubles ou des tentes autour d'un gigantesque tas de déchets, a-t-elle dit à la presse à Genève, en liaison vidéo depuis le centre de la bande de Gaza.

"Il n'y a pas d'eau, pas d'assainissement, pas de nourriture", a-t-elle ajouté à propos de Khan Yunis.

Les craintes de voir le conflit se propager au Liban se sont amplifiées.

Au lendemain du début de la guerre, le puissant mouvement libanais Hezbollah a ouvert un front avec Israël en soutien au Hamas, et depuis, les échanges de tirs dans la zone frontalière sont presque quotidiens et parfois très intenses.

Le Hezbollah a dit, vendredi, avoir lancé plusieurs attaques sur des positions militaires israéliennes près de la frontière, et annoncé la mort d'un de ses combattants, tué par un tir israélien.

L'agence officielle libanaise a, de son côté, fait état de la mort de trois personnes, dont deux Palestiniens, dans une frappe israélienne sur le village de Kfar Kila.

Dans le nord d'Israël, les sirènes d'alerte à la roquette ont retenti plusieurs fois, d'après l'armée, qui a, ensuite, indiqué que trois drones avaient été lancés depuis le Liban avant de tomber en Galilée, sans faire de victimes.

L'armée américaine annonce avoir détruit des drones houthis

Les forces américaines ont annoncé, vendredi soir, avoir détruit sept drones et un poste de contrôle des rebelles yéménites Houthis après que ces derniers ont revendiqué de nouveaux tirs visant le trafic en mer Rouge.

"Au cours des 24 dernières heures, le Commandement militaire pour le Moyen-Orient (Centcom) a détruit sept drones des Houthis, soutenus par l'Iran, et une station de commande" de drones dans une zone du Yémen "contrôlée par les Houthis", a-t-il indiqué dans un communiqué.

Quelques heures avant l'annonce du Centcom, le porte-parole militaire des Houthis, Yahya Saree, avait revendiqué, au nom des rebelles, des attaques contre deux navires en mer Rouge, dont le navire-citerne pour produits chimiques Delonix, qui bat pavillon du Libéria.

Selon l'Agence de sécurité maritime britannique (UKMTO), cinq missiles ont été tirés, vendredi, en direction de ce navire qui était alors situé à environ 150 milles nautiques (277 km) au nord-ouest du port yéménite de Hodeida contrôlé par les Houthis.

Les Houthis avaient revendiqué, jeudi, une attaque contre un navire commercial en mer Rouge. Et mardi, un missile était tombé "à proximité immédiate" d'un navire au sud de la ville yéménite d'Aden, selon UKMTO.

Contrôlant une partie du Yémen, les Houthis mènent depuis plusieurs mois des attaques sur des navires en mer Rouge, zone cruciale pour le commerce mondial, disant agir en soutien aux Palestiniens de Gaza, assiégés et bombardés par Israël.

Agences