Pékin a dit vendredi vérifier les informations américaines selon lesquelles un ballon espion chinois a été détecté au-dessus de l'Amérique du Nord et tenté d’écarter les inquiétudes de Washington à ce propos.
"Une vérification est en cours", a affirmé devant la presse une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, jugeant qu'"émettre des conjectures et monter les choses en épingle avant même que les faits ne soient établis n'aide pas à une résolution appropriée du dossier".
Les autorités américaines avaient annoncé qu’elles surveillaient la progression d'un présumé ballon espion chinois qui survole les Etats-Unis depuis plusieurs jours, indiquant que des responsables ont déconseillé d'abattre l'engin pour éviter tout risque sécuritaire avec des débris.
Cette méthode de collecte de renseignements, digne d'un film hollywoodien, rappelle les efforts que déploient Pékin et Washington pour se surveiller, sur fond de tensions croissantes entre les deux plus grandes puissances économiques mondiales et alors que le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken doit se rendre en Chine dans les prochains jours.
Un haut représentant du département américain de la Défense, s'exprimant sous couvert d'anonymat devant des journalistes, a déclaré qu'il n'y avait aucun doute sur l'objectif de ce ballon: "Clairement, c'est de la surveillance". L'engin n'est pas doté d'une technologie révolutionnaire, a-t-il ajouté.
Le Pentagone scrute la progression du ballon depuis que celui-ci a pénétré l'espace aérien américain, il y a deux jours. Un avion de l'armée américaine a notamment été dépêché.
Le commandement de l'armée américaine a envisagé d'abattre le ballon au-dessus de l'Etat du Montana avant de se raviser, recommandant au président Joe Biden d'éviter tout risque sécuritaire que pourrait représenter la chute des débris de l'engin, a dit le haut représentant du Pentagone.
Des ballons espions ont déjà survolé les Etats-Unis à plusieurs reprises ces dernières années, mais celui-ci semble effectuer un trajet plus long, a déclaré le représentant du Pentagone.