TikTok: la Nouvelle-Zélande se rallie aux pays interdisant l’application chinoise
L'application de partage de vidéos courtes, très populaire parmi les jeunes, est accusée par ses détracteurs de donner accès aux autorités chinoises à des données d'utilisateurs du monde entier, ce que TikTok conteste.
La Chine a exhorté les États-Unis à cesser les "attaques injustifiées" contre TikTok / Photo: Reuters (Reuters)

La Nouvelle-Zélande va interdire l'application vidéo chinoise TikTok sur les téléphones pouvant accéder au réseau du parlement néo-zélandais, a annoncé vendredi un responsable gouvernemental.

L'application sera interdite dès la fin du mois de mars sur les téléphones pouvant se connecter au réseau du Parlement de Nouvelle-Zélande, a déclaré le chef du service parlementaire, Rafael Gonzalez-Montero.

TikTok fait l'objet d'un examen de plus en plus minutieux en raison des craintes que les données des utilisateurs de l'application appartenant à la société ByteDance, basée à Pékin, ne se retrouvent entre les mains du gouvernement chinois, ce qui nuirait aux intérêts des pays occidentaux en matière de sécurité.

“Guerre numérique”

La Grande-Bretagne avait annoncé jeudi l’interdiction de l'application chinoise sur les téléphones professionnels de ses fonctionnaires. Il s'agit d'une mesure de "précaution", "nous savons qu'il y a déjà un usage limité de TikTok au sein du gouvernement, mais il s'agit d'une bonne cyberhygiène", a déclaré devant le Parlement le ministre d’État britannique Oliver Dowden.

"Étant donné le risque particulier autour des appareils du gouvernement, qui peuvent contenir des informations sensibles, il est à la fois prudent et proportionné de restreindre l'utilisation de certaines applications", en particulier celles qui accèdent et stockent une "quantité importante de données", a-t-il ajouté.

Cette approche, "basée sur les risques spécifiques sur les appareils gouvernementaux", s’accorde avec les interdictions similaires prises notamment par les États-Unis, le Canada ou l'Union européenne, a fait valoir Oliver Dowden.

Selon le Wall Street Journal et d'autres quotidiens américains, la Maison-Blanche a adressé un ultimatum: si TikTok reste dans le giron de son propriétaire, le groupe chinois ByteDance, elle sera interdite aux États-Unis.

La Chine dénonce le “protectionnisme”

La Chine a exhorté mercredi les États-Unis à cesser les "attaques injustifiées" contre TikTok, après une demande du gouvernement américain à sa maison mère chinoise de s'en séparer sous peine d'interdiction pour des raisons de sécurité nationale.

Washington "n'a jusqu'à présent pas fourni de preuves que TikTok menaçait la sécurité nationale des États-Unis", a réagi mercredi devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, M. Wang Wenbin.

"Les États-Unis devraient cesser de diffuser de fausses informations sur les questions de sécurité des données, cesser les attaques injustifiées [contre TikTok] et fournir un environnement commercial ouvert, équitable, juste et non discriminatoire" aux entreprises étrangères, a ajouté le porte-parole.

Agences