Par voie de communiqué, examiné par l'Agence Anadolu, le parquet palestinien a annoncé les résultats de son enquête préliminaire sur le meurtre de Shireen Abu Akleh dans la ville de Jénine (nord), selon lesquels l'armée israélienne a délibérément "commis ce crime".
Il a expliqué que "les indices prélevés sur la scène du crime ont montré la présence d'impacts récents sur l'arbre, près duquel Shireen a été touchée, qui proviennent de tirs directs".
"Le groupe de soldats israéliens le plus proche était déployé à environ 150 mètres d'Abu Akleh lorsqu'elle a été touchée, et elle portait un gilet presse et un casque de protection", a ajouté le communiqué.
Il a souligné que "les tirs en direction de ce lieu se sont poursuivis même après que la journaliste a été blessée, ce qui a entravé les tentatives de ses collègues et des citoyens de l’atteindre pour lui prodiguer les premiers soins".
Le ministère public a affirmé que "les résultats du rapport médico-légal initial indiquent que la cause directe du décès était un traumatisme au cerveau causé par un projectile à grande vitesse, pénétrant dans la cavité crânienne".
"Ensuite, le projectile est ressorti du crâne, et s'est logé sur le côté intérieur du casque de protection, provoquant une déchirure généralisée au cerveau et au crâne", a expliqué la même source.
L’autorité judiciaire palestinienne a noté que "le projectile a été extrait du corps de la victime, et le parquet a ordonné qu'il soit renvoyé au laboratoire médico-légal pour préparer un rapport balistique détaillé sur l'affaire".
"Les procédures d'enquête se poursuivront et elles seront annoncées, lors d'une conférence de presse, qui exposera tous les résultats définitifs de ses enquêtes, dès qu'elles seront achevées", a affirmé le parquet.
Le ministère palestinien de la Santé a annoncé, mercredi, la mort de la correspondante de la chaîne qatarie Al-Jazeera, Shireen Abu Akleh 51 ans, après avoir été touchée à la tête par un tir de l'armée israélienne, dans la ville de Jénine.
L'Autorité palestinienne et le réseau Al-Jazeera ont accusé Israël d'avoir délibérément tué Shireen Abu Akleh, en lui tirant dessus, alors qu'elle exerçait son métier. L'armée israélienne a, pour sa part, déclaré que ses premiers éléments d’enquête indiquaient que la journaliste palestino-américaine avait été "tuée par des hommes armés palestiniens".
De son côté, le ministère palestinien des Affaires étrangères a condamné l'assaut de la police israélienne contre la procession funéraire de Abu Akleh, à Jérusalem-Est.
Le ministère a déclaré dans un communiqué examiné par l’Agence Anadolu, que la police israélienne "a attaqué les citoyens qui portaient le cercueil de Shireen Abu Akleh, et a empêché par la force la dépouille de quitter l'hôpital".
La diplomatie palestinienne a également condamné les mesures prises par la police israélienne pour imposer de nouvelles restrictions au cortège funèbre, empêchant un grand nombre de Palestiniens d'y participer, et réprimant les personnes qui scandaient des chants nationalistes ou brandissaient le drapeau palestinien.
Elle a considéré que cette attaque reflète "un terrorisme d'Etat qui a, non seulement exécuté la journaliste Abu Akleh, de sang-froid, mais s'en est pris à sa dépouille".
Plus tôt dans la journée du vendredi, des milliers de Palestiniens endeuillés ont accompagné la journaliste d’Al-Jazeera à sa dernière demeure, le petit cimetière chrétien du Mont-Sion, au milieu d’un dispositif policier israélien renforcé dans une ambiance de tension extrême.
La police israélienne a chargé les Palestiniens qui participaient aux obsèques de Shireen Abu Akleh, blessant des dizaines d'entre eux, prétextant que "les participants à la procession funéraire ont enfreint la loi et ont profité des funérailles pour troubler l'ordre".
Shireen Abu Akleh est née à Jérusalem en 1971, et a été l'une des premières correspondantes d'Al-Jazeera, qu'elle a rejoint en 1997.