Algérie : les importations agricoles françaises en chute libre
Les relations tendues entre la France et l'Algérie ont entraîné une chute significative des échanges agricoles entre les deux pays au cours de ces deux dernières années.
Des conteneurs et des silos de blé dans un terminal portuaire d'Alger, en Algérie, le 26 juillet 2018. / Photo: Reuters (Reuters)

Les tensions diplomatiques entre les dirigeants politiques algériens et français rejaillissent directement sur les affaires entre les deux pays, comme l’attestent les chiffres de 2023 des échanges de produits agricoles.

En 2023, le volume total des exportations agricoles et agroalimentaires de la France vers l’Algérie a été divisé par deux par rapport à 2022. En 2024, la chute des échanges s’est encore accentuée, selon le site d’informations algérien TSA.

De 1,3 milliard d’euros en 2022, les exportations agricoles de la France vers l’Algérie ont chuté de 50 % en 2023, pour atteindre 628 millions d’euros.

Les chiffres de l’an dernier devraient confirmer la tendance baissière des années antérieures, dès qu'ils seront disponibles.

Malaise dans la filière bovine

Ce malaise est nettement perceptible dans la filière bovine. En 2022, la France avait exporté vers l’Algérie des jeunes bovins pour la viande ou des génisses destinées à la production laitière, pour un montant de 167 millions d’euros. En 2023, ce chiffre a chuté à 73 millions d’euros, et il est désormais presque nul en 2024.

La morosité est aussi de vigueur dans la filière laitière, marquée par une chute drastique des importations algériennes l'année dernière. En 2022, les importations algériennes de lait étaient évaluées à 190 millions d’euros, elles ont grimpé à 266 millions d’euros en 2023, avant de chuter d’un quart en 2024.

Le blé français disparaît de l’Algérie

Au sujet de l’importation de céréales, la France a perdu sa place de choix auprès des importateurs algériens. Lors de deux appels d’offres lancés en octobre et décembre derniers, nous renseigne TSA, l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) n’a pas sollicité les exportateurs français, préférant s'approvisionner en blé ukrainien.

Le sénateur Rachid Temal en sapeur pompier

Rachid Temal, sénateur français d’origine algérienne, en visite à Alger la semaine dernière, plaide pour la normalisation entre la France et l'Algérie. Il a souligné l’importance des relations économiques bilatérales, qui ont atteint 11,8 milliards d’euros en 2023.

“L’Algérie, loin d’être un « poids », est une terre d’opportunités. Du BTP à l’agroalimentaire, les investissements français s’ancrent dans le concret”, a ajouté le sénateur socialiste. “Ne laissons pas une certaine politique d’estrade ou de la recherche du sensationnel saboter notre avenir commun”, a-t-il conclu.

TRT Français et agences