Le pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi M'Hamed d'Alger, a condamné, jeudi, l'ancienne ministre de la Culture sous le régime d'Abdelaziz Bouteflika, Khalida Toumi, à six ans de prison ferme et au paiement de 200 000 DA (environ 1 400 dollars) d'amende.
En détention provisoire depuis le 4 novembre 2019, Khalida Toumi fait partie des rares ministres poursuivis pour "abus de fonction", "octroi d'indus avantages à autrui" et "dilapidation de deniers publics", à voir son procès prendre autant de retard.
Il n'a été programmé qu'à la fin du mois de mars dernier, suite à l'insistance de ses avocats qui ont dénoncé une attitude énigmatique de la justice concernant ce dossier.
Lors de ce procès, l'ancienne ministre a rejeté en bloc toutes les accusations retenues à son encontre. Elle a également dénoncé "un procès politique", d'autant que "l'enquête n'a conclu aucun fait de corruption".
Malgré sa plaidoirie et celle de ses avocats, le procureur de la République près le même tribunal a requis 10 ans de prison à son encontre.
Le juge a également prononcé une peine de 4 ans de prison ferme assortie d'une amende de 200 000 DA (1400 dollars) à l'encontre de l'ancien inspecteur général du ministère de la Culture, Abdelhamid Benblidia.
Pour sa part, l'ancien directeur de la culture de la wilaya (préfecture) de Tlemcen, à l'ouest du pays, Abdelhakim Miloud a été condamné à deux ans de prison ferme avec une amende de 100 000 DA (environ 700 dollars).
Par ailleurs, le tribunal a ordonné la levée de la saisie des biens immobiliers gelés des personnes poursuivies, tout en les condamnant à verser au trésor public la somme de 100 000 DA à titre de réparation des dommages qu'il avait subis.
Les accusés sont poursuivis pour des faits en lien avec les manifestations culturelles organisées en 2007, 2009 et 2011, en l'occurrence "Tlemcen capitale de la culture islamique", le "festival panafricain" et "Alger capitale de la culture arabe en 2007".