Les négociations indirectes qui piétinaient depuis des mois s'étaient accélérées ces derniers jours en vue d'un cessez-le-feu à Gaza.
L'accord prévoit un échange d'otages israéliens contre des prisonniers palestiniens détenus par Israël.
"L'accord entrera en vigueur le dimanche 19 janvier. La première phase de l'accord durera 42 jours et comprendra un cessez-le-feu ainsi que le retrait des forces israéliennes vers l'est, loin des zones peuplées. Les forces israéliennes seront ensuite positionnées le long de la frontière de Gaza, ce qui permettra l'échange de prisonniers, ainsi que l'échange de corps et le retour des personnes déplacées dans leurs domiciles", a affirmé lors d'une conférence de presse à Doha le Premier ministre du Qatar.
Lors de cette première phase, "le Hamas libérera 33 captifs israéliens parmi lesquels des femmes (...), des enfants, des personnes âgées, des malades civils et des blessés, en échange de prisonniers détenus dans les prisons israéliennes. Les détails concernant les phases deux et trois seront finalisés lors de la mise en œuvre de la première phase", a-t-il précisé.
"Un mécanisme de suivi sera mis en place, géré par l'Egypte, le Qatar et les Etats-Unis (les trois pays médiateurs, NDLR). Basé au Caire, ce mécanisme impliquera une équipe conjointe des trois pays pour surveiller la mise en oeuvre de l'accord", a déclaré M. Al-Thani.
En un peu plus de 15 mois de guerre, une seule trêve d'une semaine avait été observée fin novembre 2023.
Mais les pourparlers se sont intensifiés à l'approche du retour de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, le principal allié d'Israël, le 20 janvier, dans un climat de pression internationale accrue sur les différentes parties.
De son côté, le président américain Joe Biden a annoncé mercredi que l'accord trouvé entre le Hamas et Israël se traduirait, dans sa première phase, par un cessez-le-feu "entier et total" et la libération d'otages détenus dans la bande de Gaza.
Donnant quelques détails, Joe Biden a évoqué une première phase de six semaines de cessez-le-feu, accompagnée d'un retrait de l'armée israélienne des zones densément peuplées et de la libération de certains otages par le Hamas, dont "les femmes, les personnes âgées et les blessés". Des Américains figueront parmi les otages libérés tandis qu'Israël remettra en liberté "des centaines" de prisonniers palestiniens.
L'aide humanitaire doit aussi augmenter pendant cette première période, qui doit permettre des négociations en vue d'arriver à la deuxième phase, à savoir "une fin définitive de la guerre", a indiqué Joe Biden.
La deuxième phase doit aussi permettre la libération des derniers otages et un retrait complet des forces israéliennes. Le cessez-le-feu doit durer tant que les discussions sur le passage de la première à la deuxième phase se poursuivront, donc même si elles durent plus de six semaines, a assuré le président américain sortant.
La troisième et dernière phase doit être consacrée à la reconstruction du territoire palestinien dévasté, ainsi qu'à la restitution des corps des otages tués durant leur captivité.
Prisonniers palestiniens
Israël détient actuellement plus de 11 000 prisonniers palestiniens, tandis qu'on estime que 98 Israéliens sont détenus à Gaza.
En novembre 2023, Israël avait temporairement suspendu sa guerre contre Gaza pendant six jours, ce qui a permis la libération de 50 otages israéliens détenus à Gaza et de 150 prisonniers palestiniens en Israël.
Cependant, ce cessez-le-feu n’a pas pu être prolongé, car Israël a repris ses offensives sur le territoire assiégé, et le Premier ministre Benjamin Netanyahu a maintenu une rhétorique de guerre constante.
Même parmi les responsables israéliens, certains ont accusé Netanyahu d’avoir compromis les efforts en vue d’un accord global de cessez-le-feu pour Gaza, notamment en ordonnant le retrait des troupes de l’enclave assiégée.
De nombreux politiciens et responsables militaires israéliens ont souligné que Netanyahu prolongeait la guerre afin de préserver sa position politique.
L'armée israélienne poursuit une guerre génocidaire contre Gaza qui a tué plus de 46 700 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants, depuis le 7 octobre 2023.
En novembre dernier, la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza.
Israël est également poursuivi pour génocide devant la Cour internationale de Justice pour sa guerre contre l’enclave.