C’est l’histoire d’une force de maintien de la paix qui voit la guerre revenir à sa porte. La FINUL, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), a été créée en 1978 pour assurer la sécurité de la région et aider le gouvernement libanais à y rétablir son autorité.
Ses 2000 casques bleus sont basés à Naqoura au bord de la mer. Ils sont Tanzaniens, Mongols, Honduriens, Irlandais ou Turcs, et sont complétés par 700 soldats français basés à quelques km plus à l’Est à Deir Kifa.
Cela paraît un peu ironique aujourd’hui, la mission de la FINUL fut prolongée fin août jusqu’en 2025, il y a tout juste quelques semaines, par un Conseil de sécurité de l’ONU qui rappelait l’urgence d’appliquer la résolution 1701.
Faire respecter la résolution 1701
La résolution 1701 des Nations unies a été adoptée après la guerre de 2006 entre le Hezbollah et Israël. Elle crée une zone démilitarisée entre le Liban et Israël et stipule que seules l’armée libanaise et la Finul doivent être déployées dans le sud du pays.
Mais cela n’a jamais vraiment été appliqué, et les soldats de la FINUL ont été réduits à notifier les Nations Unies à chaque non-respect de la résolution par Israël ou par le Hezbollah.
Aujourd’hui cette résolution 1701 refait parler d’elle. En début de semaine, le gouvernement libanais s’est dit prêt à envoyer son armée au sud du pays pour faire respecter le cessez-le-feu, tandis qu’Israël demande que les combattants du Hezbollah évacuent d’abord la zone et se retirent sur la rive nord du fleuve Litani.
Quel rôle pourrait jouer la FINUL ? Le gouvernement libanais estime qu’en collaboration avec les Casques bleus, il peut faire respecter le cessez-le-feu.
“Nous avons un mandat d’interposition, et non pas d’imposition de la paix”, a expliqué le général Cédric du Gardin, chef d’état-major de la Finul, au journal Libération en août dernier.
La FINUL a un rôle d’interposition seulement
Ce rôle d’interposition ne lui confère donc pas le droit de faire respecter par la force un cessez-le-feu. Sa mission aujourd’hui, si Israël venait à couper les axes routiers, serait alors d’évacuer au-delà du fleuve Litani les habitants du Sud-Liban qui viendraient chercher refuge dans les bases.
Face à la dégradation de la situation et l’escalade militaire, le chef de la base a prévu un plan d’urgence. Les Casques bleus peuvent tenir en autonomie durant quarante jours dans leurs abris, avant que, éventuellement, le siège des Nations unies, à New York, leur donne l’ordre d’évacuer le pays.
Il y a quelques jours un porte-parole de la FINUL, Andrea Tentini semblait confiant lors d’une interview à Euronews : "Même en 2006, la mission est restée en place pendant l'invasion israélienne, donc nous ne pensons pas que la mission de la FINUL devrait être retirée"