Photo publié sur le compte X de Andréa Kotarac, porte parole du RN, accompagné de Thierry Mariani, un autre député RN. (Others)

Depuis les premières révoltes syriennes en 2011, plusieurs figures de l’extrême droite française, notamment au sein du Rassemblement national (RN), se sont empressées de multiplier gestes de complaisance et soutien envers le régime de Bachar Al-Assad.

Cette complicité avec un pouvoir accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, est motivée par la vision idéologique islamophobe de l'extrême droite.

Marine Le Pen, leader du RN, ainsi que d’autres cadres du parti, ont pendant longtemps présenté Bachar Al-Assad comme un rempart contre ce qu’ils qualifient d’”islamisme” et un partenaire potentiel pour contrôler les flux migratoires.

En 2015, Marine Le Pen qualifiait le dictateur syrien de “dirigeant autoritaire” mais “pas barbare”, affirmant que “l’État tenu par Bachar Al-Assad [...] protège de la barbarie de Daech”.

Cette posture a permis au RN de justifier ses relations cordiales avec Damas, malgré les massacres perpétrés par le régime syrien.

Jordan Bardella, actuel président du RN, avait exprimé des réserves sur Al-Assad tout en soulignant des intérêts communs avec le dictateur.

En 2021, il concédait que “Bachar Al-Assad n’est pas un enfant de chœur” mais déclarait que “ces pays avaient au moins comme intérêt pour la France de contrôler les routes migratoires”.

Une rhétorique qui mêle pragmatisme politique et minimisation des exactions du régime syrien.

Des visites controversées

Depuis 2011, des délégations de responsables du RN et d’autres figures de l’extrême droite se sont rendues en Syrie pour rencontrer Bachar Al-Assad.

Thierry Mariani, transfuge des Républicains vers le RN, a joué un rôle central dans cette stratégie de rapprochement.

En 2016, malgré les sanctions internationales frappant Damas,il s’affichait aux côtés d’Al-Assad avec d’autres parlementaires, Les Républicains, dont Valérie Boyer et Nicolas Dhuicq.

Des cadres moins connus du RN, comme Christian Bouchet, ont également exprimé un soutien indéfectible à Al-Assad. Bouchet, ancien candidat du Front National, a organisé en 2011 des conférences vantant “la situation réelle” en Syrie, à l’appui du régime.

Son fils, Gauthier Bouchet, membre actuel du RN, avait été photographié devant un portrait de Bachar Al-Assad lors d’un voyage en Syrie.

Dans cette délégation se trouvait également Julien Rochedy, ancien président du Front national de la jeunesse (FNJ) et connu pour ses positions d'extrême droite sur les réseaux sociaux. Lors de cette visite, il n’avait pas hésité à publier fièrement un selfie avec Bachar Al-Assad sur X.

SOS Chrétiens d’Orient

Une autre organisation liée à l’extrême droite, SOS Chrétiens d’Orient, a joué un rôle clé dans les relations avec Damas.

Fondée en 2013 par Charles de Meyer et Benjamin Blanchard, cette ONG revendique une mission humanitaire auprès des minorités religieuses du Proche-Orient. Toutefois, ses liens étroits avec le pouvoir syrien et son soutien à la narrative du régime, prétendant défendre le pluralisme religieux, suscitent des critiques.

Charlotte d’Ornellas, journaliste habituée des plateaux de Cnews et membre associée de l’ONG jusqu’en 2023, s’est distinguée par des prises de position favorables à Al-Assad.

En 2017, elle interviewait le dictateur pour le site d’extrême droite Boulevard Voltaire et posait avec des miliciens pro-régime lors de visites sur le terrain.

TRT Français et agences