Le Président Macron promet un gouvernement d'intérêt général avec des partis s'engageant à ne pas le censurer / Photo: AFP (AFP)

C’est un président combatif mais qui cherche à se dédouaner face à la situation qui est apparu jeudi soir à la télévision. Emmanuel Macron s’est voulu solennel, rassurant, il était dans un bureau aux portes dorées, mais les Français ont eu droit à un président qui a surtout cherché à prouver qu’il n’était pas responsable de la crise politique.

Au sujet de la dissolution de l’Assemblée le 9 juin dernier, il réexplique que c’était une bonne décision. Le choix d’un gouvernement à droite alors que ce sont la gauche et l’extrême droite qui sont les plus gros blocs parlementaires, mais qu’importe pour Emmanuel Macron c’était une bonne décision. Le président termine cette partie de son discours en accusant les députés qui ont voté la censure du gouvernement d’être irresponsables.

“Si j’ai toujours assumé mes responsabilités, je n’assumerai jamais l'irresponsabilité des autres” cingle-t-il. Il ajoute que ces députés ne pensent pas aux Français mais à la prochaine élection présidentielle. “Ils ne pensent pas à vous, ils ne pensent qu’à une seule chose, l'élection présidentielle pour la préparer, “avec un certain sens du chaos”

Il n’est donc pas question pour Emmanuel Macron d’assumer la responsabilité de la crise des institutions politiques actuelle.

Il reste 30 mois de travail

Le chef de l’Etat continue son discours en mettant les choses au point, il ne démissionnera pas, les vœux de la France insoumise et de Jean-François Coppé, le maire de Meaux ne seront donc pas exaucés.

S'ensuit une litanie des dossiers à travailler: les armées, l’éducation, l’agriculture, l’Europe. Il appelle les Français à l’unité.

Au milieu d’un discours un peu grandiloquent sur la grandeur de la France, il cite les défis relevés avec brio comme les Jeux Olympiques, la reconstruction de Notre Dame de Paris comme des exemples de la capacité des Français à réaliser de grands projets.

“Le seul calendrier qui m’importe c’est celui de notre nation, nous avons 30 mois pour que le gouvernement puisse agir pour faire de la France un pays plus fort et plus juste”, dit-il. Emmanuel Macron annonce qu’il va nommer un Premier ministre rapidement pour constituer un gouvernement d’intérêt général avec des membres qui s’engagent à ne pas le censurer. Une loi spéciale sera déposée avant fin décembre pour le budget 2025 et en janvier, ce gouvernement présentera un budget 2025, ce qui est “nécessaire”.

Le Président a donc fixé un cadre, mais pas un mot sur la cohabitation imposée pour constituer une majorité parlementaire avec la question suivante, qui sera dans ce gouvernement ? Il n’y a pas eu d’attaque frontale contre le Nouveau front populaire. Est-ce qu’Emmanuel Macron a entendu les déclarations des socialistes qui dès mercredi soir se disaient prêts à gouverner?

TRT Francais