Dans son allocution télévisée, Macron a exclu de démissionner avant le terme de son mandat  / Photo: Reuters (Reuters)

L’allocution d’hier soir a donné le ton. Emmanuel Macron n’assume pas la responsabilité de la crise politique, il pointe du doigt les députés qui auraient, tour à tour, le goût du chaos ou pensent à leur carrière politique plus qu’à l’intérêt de la France.

Du Emmanuel Macron pur jus. Mais la solution doit venir de l’Elysée, alors le président propose de “former un gouvernement d’intérêt général représentant toutes les forces politiques d’un arc de gouvernement qui puissent y participer, ou à tout le moins qui s’engagent à ne pas le censurer.”

La formule est jolie, le président écarte l’idée d’un gouvernement de technocrates pour aller jusqu’en juin prochain, date à laquelle l’Assemblée pourra à nouveau être dissoute. Mais qui va entrer dans ce gouvernement d'intérêt général? Là est la question.

Le camp présidentiel (Ensemble pour la République, les Républicains, Horizons, MoDem) se voit déjà réintégrer le prochain gouvernement arguant qu’ils forment tous ensemble un arc républicain mais pas une majorité, faut-il leur rappeler.

Laurent Wauquiez, le chef des Républicains a déjà promis de ne pas renverser le prochain Premier ministre: “On ne sera pas dans le blocage.”

Les socialistes comme planche de salut

Pour sortir de cette équation étriquée qui condamne à flirter avec le Rassemblement national avec le résultat que l’on sait, dans le camp présidentiel, on repart bille en tête avec l’idée de sortir les Socialistes du Nouveau front populaire. Olivier Faure, le premier secrétaire du parti socialiste a, c’est vrai, au soir de la chute du gouvernement Barnier, déclaré que les socialistes étaient prêts à gouverner.

Le parti à la rose a des atouts: 66 députés, ce qui gonflerait le bloc sur lequel le prochain gouvernement pourrait compter.

Alors il monnaye déjà sa possible migration vers le camp présidentiel. Plusieurs députés l’ont dit devant les médias. Il n’est pas question d’accepter de participer à un gouvernement avec un ou deux ministres socialistes. Ils veulent plus. “Nous réaffirmons notre volonté de voir appelé aux responsabilités un Premier ministre de gauche, ouvert au compromis, qui renonce à tout passage en force via l’article 49.3, en contrepartie de quoi serait signé un accord de non-censure”, écrivent au chef de l’Etat les présidents des députés et sénateurs PS, Boris Vallaud et Patrick Kanner.

Au Président Macron de convaincre son bloc présidentiel, il reçoit ce vendredi les chefs des groupes parlementaires du PS, du camp macroniste et de LR. Les écologistes, LFI, le RN n’ont pour l’instant pas été conviés.

TRT Français et agences