Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, que le capitaine Ibrahim Traoré et ses hommes disent avoir renversé vendredi par un coup d’État, est sorti de son silence pour appeler Traoré à la raison afin d’éviter “une guerre fratricide”.
“J'appelle le capitaine Traoré et compagnie à revenir à la raison pour éviter une guerre fratricide dont le Burkina Faso n'a pas besoin dans ce contexte”, a écrit le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba dans un message publié sur la page Facebook de la présidence du Burkina Faso.
Invitant les populations civiles à rester calmes chez elles, Damiba a souligné que les événements tragiques que traverse son pays en ce moment, “sont à l’origine de diffusion d’informations mensongères, savamment orchestrées et distillées dans le but de manipuler les populations en les instrumentalisant pour des causes étrangères et au détriment de l’intérêt supérieur de la nation”.
“Je démens formellement m'être réfugié dans la base française de Kamboinsin. Ce n'est qu'une intoxication pour manipuler l'opinion”, a-t-il dit.
Dans une déclaration lue à la télévision publique, les putschistes avaient affirmé que Damiba “s’était réfugié dans la base militaire française” de Ouagadougou, où il projette d’engager une contre-offensive.
Lors de sa première prise de parole sur les ondes de la radio Oméga (privée) samedi, le capitaine Ibrahim Traoré, présenté comme l’auteur du coup d’État contre son ancien compagnon d’armes, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, a déclaré que son intention était d’éviter un bain de sang, mais que ses hommes sont sur leurs positions, face au refus de Damiba de se rendre.
“Nous n'avons pas la main sur lui parce que nous n'avons pas voulu faire couler le sang hier matin. Nous sommes venus dans une logique en priant Dieu de ne même pas blesser un soldat”, a déclaré le nouvel homme fort du Burkina dans une interview accordée à radio Oméga.
Dans un communiqué publié samedi soir, l’état-major général des armées burkinabè a reconnu que l’armée traverse en ce moment une crise politico-militaire grave qui se superpose à la crise sécuritaire qui frappe les populations.
“Suite à une crise interne au sein des Forces armées nationales, quelques unités ont pris le contrôle de certaines artères de la ville de Ouagadougou, demandant par une déclaration le départ du lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba” explique le communiqué.
“Cette tension, qui n'honore pas les Forces armées nationales, ne représente pas la position de notre institution qui s’inscrit dans une dynamique de cohésion et de mobilisation de toutes les forces”, a indiqué le chef d’état-major des armées, David Kaboré, précisant que les “concertations se poursuivent”.