L’équipe nationale marocaine, sous la férule du successeur de Vahid Halilhodzic, n'a pu disputer que deux matches avant que le coach n’ait annoncé sa liste pour la Coupe du Monde. Si un changement était nécessaire dans la direction technique marocaine, c'est un véritable pari de la part de la Fédération marocaine selon Mohammed Hamza Hachlaf, journaliste pour la châine marocaine 2M : "C'est le déclic psychologique créé avec l’arrivée du nouvel entraîneur, ainsi que la qualité des joueurs qui feront toute la différence. Il ne faut pas trop rêver, ce sera vraiment une compétition difficile parce que l'entraîneur actuel n'a pas eu assez de temps pour préparer cette équipe. On n’a eu que deux rencontres amicales (Chili et Paraguay), puis une troisième à venir contre la Géorgie (17/11). En face, c'est la Croatie de Modric et la Belgique de De Bruyne, ce ne sont pas les équipes du coin. Mais c'est justement le volet mental, le relais psychologique, mais aussi la présence des supporters qui vont nous aider au Qatar."
Le retour de la star
Le cas Hakim Ziyech est certainement la pomme de discorde entre Vahid Halilhodzic et la sélection marocaine. L'entraîneur bosnien avait fait le choix très controversé de ne plus convoquer la star marocaine aux rassemblements nationaux. Dès sa première liste avec les Lions de l'Atlas, Walid Regragui a directement intégré Hakim Ziyech dans son groupe. Pendant le mondial, le joueur de Chelsea est évidemment attendu au tournant. "Quand Vahid Halilhodzic était là, la pression était sur ses épaules explique Mohammed Hamza Hachlaf. Aujourd'hui, et depuis son retour en sélection, je pense que la pression est sur les épaules de Hakim Ziyech.”
L'ancien joueur de l'Ajax doit enfin confirmer les espoirs placés en lui lors d'une grande compétition internationale. "Il doit remplir son rôle de leader. Un leader qu'on attend depuis toujours. Malheureusement, Hakim Ziyech a toujours eu des problèmes pour exprimer son vrai potentiel. Il a eu des difficultés pour s'imposer et faire la décision en sélection" estime Mohammed Hamza Hachlaf. Mais la palette technique de ce joueur est tellement impressionnante qu’à tout instant, il est capable de créer l'exploit, et de changer le cours d'un match. "Sa patte gauche est incontournable, c'est une qualité incroyable !" se réjouit le journaliste de télévision marocaine 2M.
Intouchable lors des qualifications
Le style de jeu du Maroc n'était pas le plus séduisant, mais il avait le mérite d'être très efficace lors de la campagne de qualification au Mondial. Les Lions de l'Atlas ont marqué 20 buts contre une seule unité encaissée durant les six matches de groupes, avant d'écraser la RD du Congo en barrages (5-2 scores cumulés). C'est sur une base solide que les Marocains vont se présenter au Qatar, mais avec une once de liberté supplémentaire : "Contre le Chili en match amical (2-0), on a senti que les joueurs étaient plus émancipés, beaucoup plus libérés, précise Mohammed Hamza Hachlaf. Avec une composition plus offensive et avec beaucoup d'initiatives dans le jeu, Regragui a quelque peu ravivé la flamme. Et c'est un peu l'identité de jeu du Maroc. On nous appelait autrefois le Brésil de l'Afrique, parce que justement nous avions un style de jeu basé sur les attaques placées avec de petites passes, et un système qui reposait sur la technique et le talent des joueurs."
Intégré dans le groupe de la Croatie (23/11), de la Belgique (27/11), et du Canada (01/12), le Maroc n'est clairement pas favori, mais il faudra certainement compter sur eux pour titiller les grandes nations.