Affaire Théo en France: trois policiers jugés aux assises du 9 au 19 janvier 2024
Théodore Luhaka, à l'époque âgé de 22 ans, avait été violemment interpellé et grièvement blessé par les policiers. Les poursuites pour viol avaient été écartées par la juge d'instruction "faute d'éléments suffisants".
Affaire Théo en France: trois policiers jugés aux assises du 9 au 19 janvier 2024 (Others)

Les policiers impliqués dans l'interpellation violente en 2017 près de Paris de Théo Luhaka, un jeune homme noir, seront jugés du 9 au 19 janvier 2024 devant une cour d'assises, a appris mercredi l'AFP de source judiciaire.

Les trois fonctionnaires sont renvoyés devant un tribunal de la banlieue parisienne pour "violences volontaires" sur cet homme âgé de 28 ans aujourd'hui, blessé au niveau de la zone rectale par une matraque télescopique.

Le principal accusé, âgé de 33 ans, est notamment renvoyé pour "violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente chez la victime".

Les deux autres, 30 et 42 ans, devront répondre de "violences volontaires" avec plusieurs circonstances aggravantes. Un quatrième policier, témoin de la scène, a bénéficié d'un non-lieu.

"Il était temps, sept ans après les faits", a commenté auprès de l'AFP Me Daniel Merchat, avocat de l'un des deux policiers poursuivis pour violences volontaires. Sollicité par l'AFP, l'avocat de Théo Luhaka n'était pas joignable.

Question centrale du dossier, les poursuites pour viol avaient été écartées par la juge d'instruction chargée de l'enquête, faute d'éléments suffisants.

Le 2 février 2017, Théodore Luhaka, à l'époque âgé de 22 ans, avait été interpellé dans la cité des 3.000 d'Aulnay-sous-Bois près de la capitale, une scène filmée par vidéosurveillance.

Alors que des policiers tentaient de l'immobiliser, le jeune homme s'était débattu puis effondré, avant d'être déplacé à quelques mètres, hors du champ de la caméra. Grièvement blessé, il en garde des séquelles irréversibles.

Cinq jours après les faits et la vague d'indignation qui s'en était suivie, marquée par des violences urbaines, il avait reçu la visite à l'hôpital du président François Hollande (2012-2017).

AFP