Le Mali contrôle 35 % du capital de sa 2ᵉ mine de Lithium
Le Mali est déterminé à tirer le meilleur parti des ressources de son sous-sol. En vertu du nouveau code minier, il vient de prendre le contrôle de 35 % du capital de sa deuxième mine de lithium.
Des travailleurs de Kodal Minerals, principal développeur de la deuxième mine de lithium du Mali, à Goulamina dans le sud . /Photo: Kodals Minerals (Others)

Le Mali vient de franchir un pas supplémentaire vers l’appropriation des revenus de son sous-sol. Il vient de sécuriser 35% d'intérêts dans l’exploitation de la première mine de lithium du pays (dans la localité de Goulamina dans le sud) contre 20 % précédemment.

Le britannique Kodal Minerals, principal développeur de ce projet avec un investissement de 117.5 millions de dollars détiendra 65 % de parts pour une période de 10 ans renouvelables.

D'après les explications du ministre malien de l’Économie Alousséni Sanou, la mine devrait rapporter aux entreprises de sous-traitance maliennes un total de 250 milliards FCFA de chiffre d’affaires. Ces dernières devraient en effet obtenir au moins 51 % des contrats de sous-traitance.

De plus, chaque année, le projet d’exploitation de Lithium devrait générer 22 à 25 milliards FCFA pour le développement local, en termes de réalisation d’infrastructures routières, énergétiques et hydrauliques.

D’où l’adoption d’un nouveau code minier dans ce pays qui perdait chaque année entre 500 et 1 milliard de dollars dans l’exploitation par les étrangers de ses énormes ressources minières (or, lithium et fer entre autres).

"Le nouveau code permet désormais au gouvernement de prendre une participation de 10% dans les projets miniers et l'option d'acheter 20% supplémentaires au cours des deux premières années de production commerciale", a précisé le ministre des mines Amadou Keita.

"Une participation supplémentaire de 5% pourra être octroyée au secteur privé malien, ce qui porterait les intérêts publics et privés nationaux dans les nouveaux projets à 35%, contre 20% aujourd'hui", soulignait-il.

C’est dans cette logique que l’Etat malien et les privés locaux ont sécurisé 35 % de la mine de lithium de Goulamina.

Pays enclavé et en proie à une rébellion sécessionniste dans le nord, le Mali mise essentiellement sur son secteur minier pour engranger des devises. Avec l'entrée en exploitation de la mine de lithium, Bamako élargit ses sources de revenus dominés par l’exploitation de l’or.

En 2022, l’or pesait pour 10% du PIB, 25 % du budget et 75 % de ses exportations pour une production d’un peu plus de 72 tonnes, alors que les recherches pétrolières sont prometteuses.

Une opportunité

À l’heure de la transition énergétique, le cuivre, le cobalt, le lithium et le nickel, notamment, sont des minerais incontournables, très recherchés en ce moment.

Ils entrent dans la fabrication de véhicules électrifiés (cobalt, cuivre, lithium, graphites), dans les piles à combustible (métaux du groupe platine) et dans les technologies de l’éolien et du solaire photovoltaïque (cuivre, lithium, cobalt, nickel).

Selon l’Agence internationale de l’énergie, de 2022 à 2050, la demande de nickel doublera, celle de cobalt triplera et celle de lithium sera multipliée par dix. L’Afrique, insiste le FMI, peut tirer le meilleur de la forte demande des minéraux critiques, si plutôt que de se contenter d’exporter ses matières premières, elle décide de les transformer sur place.

“À l’état brut, par exemple, la bauxite se vend au modeste prix de 65 dollars la tonne, mais après sa transformation en aluminium, elle se vend plutôt au prix costaud de 2 335 dollars la tonne, selon les prix en vigueur à la fin de 2023”, insistent des économistes du FMI.

On comprend alors pourquoi les nouvelles autorités maliennes misent sur la transformation sur place de leurs minéraux. On comprend pourquoi, le ministre malien des mines Amadou Keita souligne que “ L'objectif final est que tout l'or produit sur le territoire du Mali soit raffiné au Mali “.

TRT Francais