La trêve, en vigueur depuis le 2 avril et renouvelée in extremis à deux reprises, a expiré dimanche sans que le gouvernement yéménite et les rebelles Houthis ne soient parvenus à un accord permettant de la reconduire.
Le conflit qui ravage le Yémen oppose les forces gouvernementales, aux rebelles Houthis. Les insurgés contrôlent la capitale Sanaa et de larges pans du territoire dans le nord et l'ouest du pays.
L'émissaire de l'ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, a "regretté" le non renouvellement de la trêve, promettant des "efforts acharnés" pour la raviver.
"Je continuerai à travailler avec les deux parties pour essayer de trouver des solutions", a assuré le diplomate suédois dans un communiqué publié dimanche soir, affirmant avoir soumis aux belligérants une proposition visant à prolonger la trêve pour une période de six mois supplémentaires comportant de "nouveaux éléments".
Il a remercié le gouvernement yéménite d'avoir réagi "positivement" à ses propositions. En revanche, les rebelles Houthis ont jugé que qu'elles ne répondaient pas aux aspirations du peuple yéménite, menaçant de reprendre leurs attaques contre les principaux pays membres de la coalition.
Le gouvernement yéménite, via un tweet de son ambassade aux Etats-Unis, a appelé dimanche le Conseil de sécurité de l'ONU à "la fermeté vis-à-vis des Houthis en raison de leur refus de prolonger la trêve et de leurs dernières menaces".
Dans un communiqué relayé par Saba, l'agence de presse des Houthis, le porte-parole de leurs forces armées, Yahya Sari, a explicitement menacé de viser les "compagnies pétrolières aux Emirats et en Arabie saoudite", deux des plus importants exportateurs de brut au monde.
Tragédie humanitaire
Le conflit dévastateur a plongé le Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule arabique, dans l'une des pires tragédies humanitaires au monde, que les trêves de deux mois successives avaient permis de relativement atténuer, selon les organisations humanitaires.
L'ONG Conseil norvégien pour les réfugiés (Norwegian Refugee Council) a appelé dimanche les belligérants à "reconsidérer leur position".
La trêve a montré que "des solutions sont possibles lorsqu'elles (les parties) acceptent de s'y consacrer, au lieu de se battre", a déclaré dans un communiqué Erin Hutchinson, directrice de cette organisation pour le Yémen.
Outre la cessation relative des violences, les trêves successives ont notamment permis le retour des vols limités depuis et vers l'aéroport de Sanaa, pour la première fois en six ans.
Elles ont également ouvert la voie à l'acheminement plus fluide des marchandises, des carburants et de l'aide humanitaire dont dépendent deux tiers de la population d'environ 30 millions d'habitants.
Selon l'ONU, la guerre a fait des centaines de milliers de morts et des millions de déplacés, une bonne partie de la population se trouvant dans une situation proche de la famine.
Les pourparlers pour mettre définitivement un terme au conflit restent au point mort, alors que, en août, l'émissaire de l'ONU avait parlé de "consolider l'occasion offerte par la trêve pour s'orienter vers une paix durable".