Violences en Haïti: MSF suspend ses opérations, la police tue 28 personnes
Médecins sans frontières a annoncé la suspension de ses activités à Port-au-Prince à partir de ce mercredi après des “violences et menaces des forces de police”. La police locale annonce avoir tué 28 membres de gangs.
Depuis la nomination du nouveau Premier ministre en Haïti, les violences opposent les gangs armés et la police / Photo: AFP (AFP)

Les opérations de MSF sont suspendues à partir d’aujourd’hui. L’ONG française a pris cette décision après l’attaque il y a 5 jours d’une ambulance par la police et des membres d’un groupe d’autodéfense.

Trois jeunes blessés par balles étaient dans l’ambulance qui se dirigeait vers l'hôpital de Médecins sans frontières à Drouillard. Les agents des forces de l’ordre ont escorté l’ambulance jusqu’à l’hôpital public La Paix, à Port-au-Prince mais à son arrivée, tout a dégénéré. Selon l’ONG, la police et les membres du groupe d’auto-défense ont encerclé l’ambulance, crevé les pneus, et gazé les membres du personnel. Deux des patients ont été tués.

L’ONG explique dans un communiqué que la police a menacé d’autres équipes de MSF durant les jours qui ont suivi. À “Haïti et ailleurs, nous avons l’habitude de travailler dans des conditions d’insécurité extrêmes, mais lorsque même les forces de l’ordre deviennent une menace directe, nous n’avons d’autre choix que de suspendre nos projets”, conclut MSF.

Haïti gangrenée par la violence

Depuis une semaine, Haïti connaît un regain de violence. Une alliance de plusieurs gangs armés a lancé une attaque contre des quartiers de la capitale, dont Pétion-Ville et les quartiers Bourdon et Canapé Vert.

La police haïtienne, avec l'appui d'habitants de Port-au-Prince, a tué 28 membres de gangs armés. Ils ont intercepté un camion et un minibus transportant des membres de gangs vers Pétion-Ville.

Haïti, l’un des États les plus pauvres de la région des Caraïbes, connaît un niveau de violence extrême. La crise politique est perpétuelle depuis l’assassinat du président en 2021. Aujourd’hui des gangs contrôlent 80% de la capitale Port-au-Prince.

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Un nouveau Premier ministre, Alix Didier Fils-Aimé, a prêté serment le 11 novembre. Il a promis de “rétablir la sécurité” dans le pays. Une force d’interposition composée de 600 policiers kényans est arrivée sur place cet été pour seconder la police et l’aider à rétablir l’ordre.

TRT Français et agences