Le groupe Bernard Hayot est une affaire familiale que tous les ultra-marins connaissent. Il est présent en Martinique, en Guadeloupe mais aussi au-delà des Antilles, comme à la Réunion ou encore en Nouvelle-Calédonie. Le groupe, qui est d’abord spécialisé dans la grande distribution et a une position dominante après l‘acquisition des enseignes Géant, Casino et Leader Price, est aussi représentant des marques Michelin, Hyundai et Nissan.
La holding est soupçonnée d’”abus de position dominante” et d’”entente sur les prix”. Tous les citoyens de Martinique ou de Guadeloupe ou de n’importe lequel des territoires d’Outre-mer peuvent se joindre à cette plainte gratuitement s' ils estiment avoir été lésés par les activités du groupe commercial.
Des marges inconnues car les comptes ne sont pas publiés
Selon l’enquête du journal Libération, GBH se fait des marges beaucoup plus élevées que ce qui se pratique en métropole. Il est également parfois en position de monopole. Dans un communiqué, le groupe dénonce des accusations infondées.
L’écart des prix constaté entre la Nouvelle-Calédonie et l'Hexagone est de 78%, alors qu’il est de 40% entre la Martinique et la métropole. Des faits que le mouvement contre la vie chère en Martinique, le RPPRAC (Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéens) soupçonnaient. Depuis septembre 2023, il a demandé plusieurs fois mais en vain la publication des chiffres du groupe qui ne les communique pas malgré l’obligation légale de les publier.
GBH, un groupe puissant en Outre-mer
Les quatre plaignants qui ont déposé cette plainte pour “abus de position dominante”, n’en sont pas à leur première action. Ils ont déjà assigné le groupe GBH devant le tribunal de commerce de Fort-de-France pour défaut de publication de ses comptes. Le groupe Hayot l’a fait partiellement juste avant Noël.
Coïncidence du calendrier, l’audience du tribunal qui suit cette plainte doit avoir lieu le 23 janvier prochain, le même jour que la présentation du projet de loi contre le vie chère et la concentration économique de la députée PS Béatrice Bellay devant l’Assemblée à Paris.